Le cowboy Woody, la figurine d’astronaute Buzz Lightyear et leurs amis avaient-ils accompli tout ce qu’ils pouvaient faire dans la trilogie Toy Story ? Réussiraient-ils encore à surprendre, à émouvoir et à faire vibrer le public dans une autre suite ? Eh bien, oui !

Les jouets qui ont gagné le cœur des petits et des grands dès leur première apparition, en novembre 1995, ont changé de chambre. Ils se plaisent dorénavant à rendre la petite Bonnie heureuse. Sauf que dans leur nouvel univers, la dynamique du groupe a changé. L’étoile du shérif Woody a pâli et le cowboy accepte mal d’être relégué dans la penderie, où il accumule de la poussière.

Dans ce quatrième opus, la peine d’avoir été remplacé et le profond désir d’être aimé par un enfant se trouvent encore une fois en toile de fond.

Woody, toujours aussi loyal et déchiré par des émotions contradictoires (merci, Tom Hanks !), doit trouver un nouveau sens à sa vie. Buzz Lightyear (Tim Allen) lui vient en aide, prouvant son amitié indéfectible. Mais cela ne sent nullement le réchauffé grâce à l’entrée en jeu de nouveaux personnages et au retour de la bergère en porcelaine Bo Peep (Annie Potts), qui a durement gagné son indépendance et veut découvrir le monde.

Au cœur de l’action se trouve l’attachante cuichette Forky (à la fois cuillère et fourchette), que Bonnie fabrique dans un atelier de bricolage, le jour de l’orientation à la garderie. Celle-ci réconforte la fillette, qui ne veut plus s’en séparer. Sauf que Forky (Tony Hale), fabriqué à l’aide de détritus, se considère comme un déchet et n’a qu’un seul but : retourner dans une poubelle, d’où il vient.

Cela donne lieu à des situations très drôles, puisque Woody, fidèle à lui-même, s’attribue la lourde responsabilité de s’assurer que l’ustensile demeure à la disposition de l’enfant.

Cette mission que s’est donnée le cowboy devient le fil conducteur de ce quatrième épisode, fertile en rebondissements, qui se déploie dans un magasin d’antiquités et dans un parc d’attractions.

ILLUSTRATION FOURNIE PAR DISNEY-PIXAR

Duke Caboom, un sympathique cascadeur canadien des années 70, provient du Québec dans la version originale anglaise de Toy Story 4.

Entrent en jeu un duo hilarant de peluches, une poupée ancienne entourée de quatre poupées de ventriloques aux allures menaçantes et un sympathique cascadeur canadien des années 70, Duke Caboom (Keanu Reeves), rongé par la peur. Fait intéressant, ce personnage maniant habilement sa motocyclette provient du Québec. Il a été rejeté par un garçon prénommé Réjean, déçu par ses piètres performances.

Or, dans l’excellente version doublée au Québec, le cascadeur s’exprime avec un accent anglais et l’enfant qui l’a mis au rancart s’appelle Ryan. Dans les deux versions du film, la dualité linguistique du Canada est abordée.

Le réalisateur, un fan

Le réalisateur Josh Cooley était à l’école secondaire quand le premier film de la franchise est sorti, il y a 24 ans. C’est en tant que fan qu’il a pris le flambeau, menant l’action à un train d’enfer tout en parvenant à approfondir les liens entre les protagonistes. On s’identifie encore une fois à leur insécurité, à leur besoin d’être aimé et à leur loyauté à toute épreuve. Mais cette fois-ci, l’idée d’écouter sa voix intérieure est aussi explorée.

Disney-Pixar atteint de nouveau la cible avec ce film d’animation d’une grande qualité visuelle. Le soin accordé aux détails est fabuleux : les différentes parties du corps de Bo semblent avoir de réels reflets de porcelaine, l’herbe mouillée paraît scintiller dans la nuit, le magasin d’antiquités regorge d’articles qui ont l’air vrais, tout comme la relation entre Woody, Buzz Lightyear et leurs amis. Eux aussi ont évolué au cours des deux dernières décennies. Ce plus récent hommage qui leur est fait leur rend justice.

ILLUSTRATION FOURNIE PAR DISNEY-PIXAR

Toy Story 4

★★★★

Toy Story 4 (V. F. : Histoire de jouets 4) Un film d’animation de Josh Cooley. Avec les voix de Tom Hanks, Tim Allen, Annie Potts ; voix de François Bellefeuille (V. F.). 1 h 40

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