Au début de la Seconde Guerre mondiale, quelque 160 000 Juifs vivent à Berlin. Lorsque s’amorce leur déportation sous le régime nazi, 7000 d’entre eux décident de vivre dans la clandestinité dans la capitale allemande. Environ 1500 survivront. The Invisibles raconte l’histoire de quatre d’entre eux.

Les camps de la mort du régime nazi évoquent aussi la déportation sauvage de centaines de milliers de Juifs depuis de nombreux pays européens. Mais on peut oublier qu’il y avait aussi des Juifs à Berlin ! Peut-être parce que cela semble impensable sous les nazis.

Eh bien, non ! Quelques milliers de Juifs ont tenté, durant des années et la plupart du temps au prix de leur vie, de vivre en totale clandestinité à Berlin, comme le montre ce long métrage.

Ceux qui ont fait ce choix faisaient face à des écueils quotidiens : manque de logements, délation, surveillance constante, impossibilité de communiquer avec les autres et la faim, permanente.

À travers le témoignage de quatre survivants, Hanni Lévy, Eugen Friede, Ruth Gumpel et Cioma Schönhaus, le film raconte le pari fou et le quotidien insensé de ces personnes pourchassées sans relâche. Le film est construit autour du témoignage des quatre personnages (dont certains sont maintenant morts), des images d’archives et des scènes jouées.

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The Invisibles

Or, la docufiction est un pari risqué, car les scènes jouées sont parfois de qualité très moyenne. Ici, elles sont en général assez crédibles et convaincantes pour susciter l’émotion. Et ce, en dépit d’une trame sonore parfois appuyée et du fait que l’ambiance sonore dans les rues n’est pas reproduite adéquatement.

Le film rappelle enfin que plusieurs citoyens allemands étaient en désaccord total avec le régime hitlérien et ont pris des risques inouïs pour cacher des Juifs. Cet acte est reconnu ici à travers plusieurs personnages secondaires incarnant les familles venues en aide à Hanni, Eugen, Ruth et Cioma.

★★★ The Invisibles. Docu-fiction de Claus Räfle. Avec Max Mauff, Alice Dwyer, Ruby O. Fee. 1 h 51.

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