L'histoire: D'étranges phénomènes se produisent dans le petit village de Irénée-les-Neiges, après qu'un jeune homme de 21 ans eut perdu la vie dans un étrange accident de voiture.

C'est l'hiver. Il fait gris. Dans la brume d'un petit matin, face à une grange abandonnée, une voiture vient briser le silence et quitte résolument la route pour aller foncer dans des blocs de ciment.

La mort - le suicide - d'un jeune homme sème l'émoi dans une petite communauté tricotée serré à 215 mailles. D'autant que des morts-vivants rôdent dans les environs...

Répertoire des villes disparues est du Côté pur jus sur le plan formel. Le réalisateur de Curling ratisse aussi plus large en évoquant le réflexe du repli sur soi, la quête identitaire, la résistance aux changements, la peur de l'autre.

Ce microcosme du Québec «des régions» est filmé dans une atmosphère de grisaille hivernale un peu trash, laquelle se répercute jusque dans le grain de l'image de ce film tourné sur pellicule Super 16.

Soulignons ici le travail de François Messier-Rheault, qui avait aussi signé les images de Ta peau si lisse, l'opus précédent de Denis Côté.

La réussite tient en outre à cette capacité d'évoquer la profonde nature d'un peuple à travers une dizaine de personnages, sans que jamais la métaphore ne soit trop lourde ou le trait trop grossier.

L'excellente distribution module magnifiquement la partition d'ensemble. Et puis, toujours, de petites touches d'humour noir viennent ici prendre le revers du drame.

Répertoire des villes disparues n'a rien du film de zombies ou du film d'horreur. Mais il traduit de façon subtile, sans effets spectaculaires, une part de ce que nous sommes.

* * * 1/2

Répertoire des villes disparues. Drame fantastique de Denis Côté. Avec Robert Naylor, Josée Deschênes, Jean-Michel Anctil. 1h37.

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