L'histoire: À l'intérieur d'un tribunal, un garçon de 12 ans est présenté devant le juge. À la question: «Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice?», Zain répond: «Pour m'avoir donné la vie!»

Capharnaüm retrace le parcours de cet enfant en quête d'identité, qui se rebelle contre la vie qu'on cherche à lui imposer.

Lauréat du prix du jury du Festival de Cannes l'an dernier, maintenant finaliste aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, Capharnaüm est, il est vrai, un très beau film.

Le dernier acte, un peu trop appuyé, n'est cependant pas à la hauteur de ce que Nadine Labaki (Caramel, Et maintenant on va où?) avait jusque-là construit avec une maîtrise impressionnante.

Après avoir montré Zain (Zain Al Rafeea), un enfant d'une douzaine d'années, attaquant ses parents en justice devant le tribunal, le film retrace les drames qui ont mené à cette action particulière à l'aide de retours en arrière.

S'inspirant de la forme du néoréalisme italien, la réalisatrice décrit l'errance du garçon dans le quartier le plus misérable de Beyrouth, après avoir été rejeté par sa propre famille, trop démunie pour lui offrir un cadre de vie décent.

Au fil de sa galère, Zain rencontre une Éthiopienne sans papiers (Yordanos Shifera) qui lui sera d'un précieux secours. Mère d'un garçonnet de 2 ans, elle laisse cependant le préado s'occuper seul de cet enfant plus souvent qu'à son tour. Il convient d'ailleurs de souligner la complicité unissant ces deux enfants à l'écran, belle à voir tant elle semble naturelle.

La réalisatrice cède cependant à l'emploi d'effets dramatiques dans la dernière partie de son film. Certains éléments deviennent alors moins plausibles, d'autant qu'il se déploient au son d'une trame musicale trop lourde, qu'on dirait tout droit sortie d'un mélodrame.

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Capharnaüm. Drame de Nadine Labaki. Avec Zain Al Rafeea, Yordanos Shifera, Boluwatife Treasure Bankole. 2h.

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Image fournie par Métropole Films

L'affiche de Capharnaüm