Synopsis : Alors que le débat sur les armes à feu fait rage depuis de nombreuses années en Amérique du Nord, la cinéaste propose un documentaire initiatique et esthétique dans lequel elle prend position tout en donnant la parole aux opposants comme aux adeptes.

Disparue le 15 avril 2018, quelques mois avant la sortie de son documentaire au Festival du nouveau cinéma, Lysanne Thibodeau ne fait pas de mystère, ne serait-ce qu’à travers le titre de son film, sur sa propre position face aux armes à feu.

Il y a de quoi ! En 1975, elle a retrouvé son frère et sa mère morts par balle, le premier ayant tué la seconde avant de mettre fin à ses jours avec une arme de chasse ayant appartenu au père, mort quelques années plus tôt.

On peut donc qualifier son film de testament pacifiste ou de pamphlet humaniste, pour reprendre l’expression utilisée pour la promotion du film.

Pacifiste en ce sens que la cinéaste emprunte ici des chemins de traverse pour aborder la question. Très esthétique, le film, essentiellement en noir et blanc, est émaillé de moments de silence, de plans aériens époustouflants, de surimpression d’images donnant un effet d’embrouille, de voix hors champ et de quelques statistiques qui donnent froid dans le dos.

IMAGE FOURNIE PAR LES FILMS DU 3 MARS

Des armes et nous

La cinéaste a interviewé, aux États-Unis comme au Québec, plusieurs personnes pour ce film. En majorité, celles-ci favorisent un resserrement des règles sur les armes à feu et trouvent insensée l’idée que plus il y aura d’armes, plus on pourra se défendre contre ceux qui en font mauvais usage.

Mais elle donne aussi la parole à quelques adeptes des armes, collectionneurs et chasseurs. Ils n’ont pas ce qu’on peut appeler le beau rôle, mais Mme Thibodeau les laisse s’exprimer sans les juger.

Au fond, ce documentaire ne nous apprend rien de bien neuf sur le débat des armes à feu. Tout est, en fait, dans la manière de l’aborder, et ici, Lysanne Thibodeau réussit son pari avec éclat.

Consultez l’horaire du film