Passant quelques jours de vacances dans sa propriété de la Côte d’Azur, une cinéaste doit composer avec sa famille, des amis, du personnel, au moment même où elle vit une rupture amoureuse et qu’elle s’attelle à l’écriture de son prochain film.

« Pourriez-vous nous résumer votre scénario en une phrase ? », se fait demander Anna devant le comité chargé de financer les films français. Il serait impossible de répondre à cette question dans le cas de ces Estivants, une « autobiographie imaginaire » dans laquelle Valeria Bruni Tedeschi entremêle des éléments de sa propre vie au profit d’un film choral parfois un peu bordélique, mais toujours captivant.

L’actrice, qui signe ici son cinquième long métrage à titre de réalisatrice, reprend un peu là où elle avait laissé dans Un château en Italie, film dans lequel elle évoquait en outre la maladie de son frère. Disparu, ce frère aimé occupe encore l’esprit d’une femme tentant de comprendre comment fonctionne un monde dans lequel elle a du mal à trouver son ancrage.

Parsemé de rires (beaucoup), de colères, de moments intenses et excessifs, Les estivants est sans contredit le plus maîtrisé des films réalisés par l’ancienne égérie de Patrice Chéreau, à qui ce long métrage est d’ailleurs dédié.

IMAGE FOURNIE PAR AXIA FILMS

Les estivants

Dans un scénario comportant trois actes, Valeria Bruni Tedeschi, qui tient le rôle principal, parvient en effet à parler de cinéma, des relations de couple, des secrets familiaux et des rapports entre les classes sociales (Yolande Moreau est formidable en « femme à tout faire ») avec aisance et fluidité, tout en ne ménageant pas les scènes tragicomiques.

S’appuyant sur une distribution impeccable, composée d’acteurs accomplis et de membres de sa famille, la cinéaste fait son propre théâtre dans un cadre enchanteur, où s’entremêlent aussi joliment l’Italie et la France.

★★★½ Les estivants. Comédie dramatique de Valeria Bruni Tedeschi. Avec Valeria Bruni Tedeschi, Riccardo Scamarcio, Valeria Golino. 2 h 8.

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