Un homme s’exile dans un village de la côte gaspésienne pour tenter de recoller les morceaux de sa vie. Une retraite sur fond de référendum où s’entremêle le destin amoureux de cet homme désillusionné et l’avenir du Québec.

Ce premier long métrage d’animation de Félix Dufour-Laperrière est un véritable objet d’art. Entièrement dessiné et peint à l’encre de Chine, Ville Neuve fait le récit d’un homme à l’automne de sa vie, Joseph, alcoolique désespéré, mais aussi révolté animé par un désir de changement. Dernier soubresaut de vie.

Notre homme s’exile dans ce village de la côte gaspésienne pour se refaire une santé. Il convaincra son ex-femme de venir le rejoindre. Il est donc question de la relation amoureuse agonisante entre Joseph et Emma, ainsi que de leur relation (l’un et l’autre) avec leur fils Ulysse (porteuse d’un mince espoir).

Tout cela dans des séquences animées fabuleuses, souvent très poétiques, où le réalisateur alterne habilement entre l’ombre et la lumière.

AFFICHE FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Ville Neuve

Cette fable, où l’on vogue entre espérance et abandon, nous est contée sur fond de référendum (celui de 1995). Un parallèle alambiqué. Oui, il y a une dimension politique à Ville Neuve, et on voit bien la tentative du cinéaste de jouxter le destin amoureux des personnages à celui du Québec, mais le lien est ténu.

Tout cela ne nous empêche pas d’apprécier la quête de Joseph et Emma. En soi un sujet porteur, rendu avec beaucoup de sensibilité. Mais le parallèle avec l’histoire (avec un grand H) et l’évocation d’une victoire référendaire ne sont pas tout à fait convaincants.

N’empêche. Ce film a le mérite de nous projeter dans un univers artistique remarquable.

* * * Ville Neuve. Film d'animation de Félix Dufour-Laperrière. Avec les voix de Robert Lalonde, Johanne-Marie Tremblay, Théodore Pellerin. 76 minutes.

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