Puisque ses plus récents films avaient parfois versé dans les excès de sentimentalité, il y avait tout lieu de craindre les mêmes travers à la simple lecture du synopsis du nouveau film du réalisateur de Tel père, tel fils. Or, Hirokazu Kore-eda a cette fois fait preuve de retenue. Il nous propose un très joli film, mignon sans être mièvre, touchant sans être racoleur. Une affaire de famille a d'ailleurs valu au cinéaste nippon, habitué de la Croisette, la Palme d'or du Festival de Cannes plus tôt cette année.

La famille dans laquelle s'immisce Kore-eda présente une certaine parenté avec nos Bougon nationaux, même si le trait est beaucoup moins caricatural. On y pratique la petite délinquance, que l'on enseigne aux enfants, et on prend joyeusement le revers d'un système qui fait de trop nombreux perdants. Et puis, on y trouve une vraie solidarité, une vraie tendresse. À tel point que la petite voisine de 5 ans, abandonnée et recueillie dans la rue, trouvera un nid auprès de cette famille en apparence toute croche, même si, sur le plan administratif, rien n'est en règle.

Fidèle à son habitude, celui qui nous a notamment offert Nobody Knows et Notre petite soeur dirige admirablement ses comédiens, particulièrement les enfants.

Rappelons qu'Une affaire de famille fait partie des neuf longs métrages retenus aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Il est présenté en version originale avec des sous-titres en français, ou en anglais (sous le titre Shoplifters).

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Une affaire de famille (V.O.S.T.A. : Shoplifters). Drame de Hirokazu Kore-eda. Avec Lily Franky, Sakura Andô, Kairi Jyo. 2 h 01

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Affiche fournie par Métropole Films

Une affaire de famille