L'histoire: Ged est concierge de nuit à Polytechnique Montréal, où sa route croise celle d'Audrey, doctorante en thermohydraulique. La complicité qui se développe entre eux se complexifie le jour où Ged renoue avec son frère René et a, contre toute attente, des nouvelles de son père.
Il est toujours rafraîchissant de rencontrer dans notre paysage cinématographique un réalisateur tel Ky Nam Le Duc qui propose une galerie de personnages de la diversité sans les placer dans des cases prédessinées, pour ne pas dire prédestinées. C'est ce qui nous accroche dès les premières minutes de ce film modeste dans sa conception et intimiste dans son propos.
Qui aurait pu croire en effet à cette rencontre entre Ged (Ted Pluviose), concierge curieux et instruit, mais n'ayant pas fait la paix avec son passé, et Audrey (Léane Labrèche-Dor), dont le travail nocturne lui sert de bouclier contre l'humanité? On aurait facilement pu tomber dans le cliché, le misérabilisme, le pathos, l'amourette facile.
Au contraire, à petites touches, à coups de silences, de malaises, de non-dits, de symboles, le réalisateur construit une histoire séduisante par son humanité et dans laquelle chacun d'entre nous peut se reconnaître ou reconnaître ses tourments intérieurs.
Sans rien imposer, Le Duc nous parle du «vivre ensemble», dans une approche à mille lieues du «eux» et «nous». Certes, l'arrivée de René (Ricardo Lamour) dans le décor nous ramène à des questions d'identité. Mais le contexte s'y prête. D'ailleurs, la quête identitaire ne constitue pas l'élément liant de l'histoire.
C'est plutôt la symbolique entourant les recherches d'Audrey autour des phénomènes d'oscillations (longueurs d'onde) qui peuvent créer ou détruire. Habilement, le réalisateur fait un lien entre ces recherches et le séisme du 12 janvier 2010 à Port-au-Prince, qui aura un impact imprévu dans la vie des deux frères d'origine haïtienne.
Le film traîne néanmoins quelques casseroles comme son manque de ressources, sa direction d'acteurs peu inspirée et un trop-plein de pistes à suivre. A contrario, on applaudit les plans larges mettant en valeur le campus de l'Université de Montréal.
Somme toute, comme premier long métrage, Oscillations constitue un pari réussi et Le Duc sera un réalisateur à suivre dans les prochaines années.
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Oscillations. Drame de Ky Nam Le Duc. Avec Ted Pluviose, Léane Labrèche-Dor et Ricardo Lamour. 1h36.
Image fournie par Fun Films
Oscillations