D'entrée de jeu, Sam Levinson met de côté ses gants blancs et prévient les spectateurs des (nombreux) éléments plus délicats contenus dans son film : meurtres, tortures, intimidations, hypocrisies et violences en tous genres figurent entre autres au menu, ainsi que de « fragiles ego de mâles ».

Pendant les près de deux heures qui suivront, le réalisateur, aussi signataire du scénario, nous entraînera dans un monde où de répugnants effets de meute enflammeront toute une communauté en prenant pour cible quatre adolescentes. Qui prendront les moyens nécessaires pour se défendre.

Assassination Nation (Nation destruction en version française) est un film troublant - et efficace - à plus d'un titre. En campant son récit à Salem, aujourd'hui, le cinéaste fait évidemment aussi écho à l'époque coloniale, quand des femmes accusées de sorcellerie ont été exécutées. Et en empruntant une forme outrancière et satirique, Levinson tente aussi d'illustrer à quel point l'Amérique - et la culture de violence qu'elle charrie - est en plein dérapage, surtout à l'ère des réseaux sociaux. Tant sur le plan idéologique que sur le simple plan des rapports humains.

En faisant de son film un brûlot féministe, le cinéaste évoque le choc des valeurs à l'ère du mouvement #metoo. Et c'est diablement éloquent.

Assassination Nation (V.F.: Nation Destruction). Comédie satirique de Sam Levinson. Avec Odessa Young, Hari Nef et Suki Waterhouse. 1 h 48.

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AFFICHE FOURNIE PAR ENTRACT FILMS