L'histoire: Arrivant à l'improviste chez son ex-conjointe, un trentenaire se voit confier à la hâte la garde de sa fillette, à qui on n'a jamais dit qu'il en était le père. Ces deux inconnus entament une relation mettant en évidence leurs liens filiaux.

L'échec de ce film gentil, mais sans arc dramatique, se dévoile déjà dans sa première scène.

Comment peut-on, comme spectateur, se laisser convaincre de cette situation invraisemblable où Antoine (Thomas Blanchard) se fait claquer la porte au nez par son ex, Camille (Judith Chemla), qui à peine quelques secondes plus tard le rattrape et le supplie de prendre la garde de leur fille Elsa (Lina Doillon) parce que la gardienne lui a posé un lapin et qu'elle a un rendez-vous (inexpliqué) très important?

Comment expliquer que Matisse (Kristof Coenen), petit ami de Camille auquel Elsa est visiblement attachée, ne fait que passer dans le décor sans s'interroger ni sur la présence d'Antoine ni sur le fait qu'il reste avec l'enfant?

Le reste est à l'avenant. Le spectateur est abandonné au récit gentil et mièvre d'Elsa et d'Antoine qui, au fil de quelques journées entrecoupées par les coups de téléphone inquiets et sentencieux de Camille, filent le parfait bonheur.

Et lorsqu'on pense que leur bonheur va soudainement basculer dans le drame, il ne se passe rien. Rien de rien. C'est le cas lorsque Antoine va pratiquement kidnapper Elsa chez sa grand-mère pour aller à la mer. Comment se fait-il que la grand-mère n'ait pas réagi à cette disparition?

Parlant de la scène à la mer, c'est là, personne ne s'en étonnera parce que ça fait de belles images, que le récit est le plus intéressant. Mais encore ici, on reste pantois lorsque Antoine raconte une histoire cousue de fil blanc à la maman d'un autre bambin. Cette dernière écoute en pliant et repliant 15 ou 20 fois le même morceau de vêtement (bonjour la direction d'acteurs). 

Dans ce film qui ne passera pas à l'histoire, c'est Lina Doillon qui joue avec le plus de conviction. Son côté espiègle, rieur, débrouillard nous la rend attachante. Les autres comédiens ne font que poinçonner et faire acte de présence.

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Drôle de père. Drame d'Amélie van Elmbt. Avec Lina Doillon, Thomas Blanchard, Judith Chemla. 1 h 26.

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Photo fournie par TVA Films

Drôle de père