L'histoire: Camille, une adolescente timide, fille unique dans une famille monoparentale, fait la connaissance d'un groupe d'amies skateboardeuses à New York. En découvrant la sous-culture urbaine, la drogue et la sexualité, Camille se transforme radicalement, au grand désarroi de sa mère qui craint qu'elle ne gâche sa vie.

En 1995, le cinéaste Larry Clark avait subjugué la critique avec Kids, une plongée enivrante au sein d'un groupe d'adolescents qui font les quatre cents coups, en filant sur leurs planches à roulettes dans les rues de Manhattan.

Deux décennies plus tard, la cinéaste Crystal Moselle réalise un portrait de génération similaire, mais cette fois d'un point de vue féminin, voire féministe. Une docufiction qui respire l'air du temps, mais qui colle trop à son sujet pour nous faire vibrer au rythme des sentiments de ses protagonistes. 

Skate Kitchen (le titre reprend le nom d'un collectif des jeunes skateuses) suit une bande d'amies qui fait l'apprentissage de la vie adulte, dans un milieu macho, rebelle, et assez conformiste dans leur non-conformisme social.

Après un accident, Camille (Rachelle Vinberg, excellente dans son premier rôle au cinéma) promet à sa mère de ranger son skateboard. Or, elle regarde les publications d'autres adeptes de la planche à roulettes sur Instagram. L'envie de glisser est trop forte: elle ira rejoindre des skateuses dans le Lower East Side. Une rencontre déterminante. 

L'amitié entre ces jeunes filles comblera un vide qu'elle a ressenti toute sa vie. Camille devient membre à part entière du groupe. Elle se sent comblée et tombera amoureuse d'un skateur (Jaden Smith, très juste). Elle découvrira que la solidarité peut être le plus court chemin vers soi.

Récit classique du passage de l'âge adulte, Skate Kitchen ne réinvente pas la roue. Mis à part l'angle de la diversité féminine (Noires, Blanches, Latinos et lesbiennes, toutes unies), cette histoire n'est guère intéressante. Si le long métrage respire l'authenticité, bercé par les magnifiques images de Shabier Kirchner, il s'étire inutilement. 

Durant la moitié du film, la caméra s'attarde sur les skateuses en action, roulant librement dans les rues et sur les trottoirs d'une ville qu'on ne se lasse jamais de voir. Tellement qu'on s'attarde davantage à l'architecture de la métropole qu'à l'histoire convenue des ados. Lerécit se répète, entre séances de planches et conversations de peu de mots. Ça roule, ça fume, ça fornique, puis ça roule encore...

Les membres du collectif Skate Kitchen ont déjà fait l'objet d'un court métrage aussi réalisé par Crystal Moselle. Cette dernière aurait pu s'en tenir au court.

* * *

Skate Kitchen. Drame urbain de Crystal Moselle. Avec Rachelle Vinberg, Jaden Smith et Tashiana Washinton. 1 h 46.

Consultez l'horaire du film

Image fournie par Métropole Films 

Skate Kitchen