L'histoire: Dans le port d'une ville du nord de la France, un vieux célibataire endurci rencontre un jeune Indien égaré qui ne parle que le bengali. Après l'avoir rejeté, il va l'héberger et l'aider à régler sa situation, mais durant «sept jours, pas plus». Curieux hasard ou un signe du destin?
Pour son premier long métrage, 7 jours pas plus, le scénariste Héctor Cabello Reyes propose un remake du film El Chino, à peine cinq ans après la sortie du long métrage argentin. Une adaptation respectueuse, mais sans inspiration, d'une histoire à la fois insolite et universelle.
Le film raconte la rencontre improbable de deux étrangers en quête de bonheur. Le cinéaste a transposé le décor de Buenos Aires au nord de la France, et le duo, formé dans la version originale par un Argentin et un Chinois, est ici composé d'un Français et d'un Indien. Pour le reste, le scénariste de Retour chez ma mère colle au scénario original. Le message reste le même: l'amitié se nourrit des obstacles, comme les préjugés et les stéréotypes culturels.
Mélange des genres, hésitant entre le comique des situations et la pudeur des sentiments, cette comédie d'auteur à l'allure de fable est par moments drôle et touchante. Mais le cinéaste semble tellement absorbé par la beauté de la fable et ses thèmes - la solitude, l'entraide, l'amour universel - qu'il filme son histoire platement, trop sagement. La trame souffre des maladresses de sa réalisation. Chaque scène semble plaquée l'une sur l'autre.
Léger et mal joué
Le Français, quincaillier de métier dont la vie est réglée comme une horloge suisse, est incarné par le talentueux Benoît Poelvoorde. Malheureusement, l'acteur souligne à gros traits les défauts de son personnage bourru, maniaque. Sur le chemin de la rédemption, il s'avérera un homme bon, sensible, blessé dans sa jeunesse. Alexandra Lamy joue son ancienne maîtresse qui rebondit dans la vie de «ce roi des vieux garçons», pour mieux le (re)conquérir. La comédienne joue ce rôle archimince en disant ses répliques comme une débutante. Quant à Ajit, l'Indien qui ne parle pas un mot de français, Pitobash (un acteur populaire dans le cinéma de Bollywood) ressemble à un chien perdu qui colle aux jambes de son nouveau maître.
Héctor Cabell Reyes n'a pas la prétention d'insuffler un contenu social à sa comédie légère, alors que l'Europe est plongée dans une crise migratoire depuis quelques années. Mais certaines répliques sont carrément gênantes. Comme lors d'un souper où les convives fixent le visage d'Ajit, avec des yeux ronds comme un ballon: «Ah! que j'aimerais ça, avoir la peau basanée comme lui.» Misère...
* * 1/2
7 jours pas plus. Comédie dramatique d'Héctor Cabello Reyes. Avec Benoît Poelvoorde, Alexandra Lamy, Pitobash. 1 h 31.
Image fournie par Axia Films
7 jours pas plus