Explorateur et aventurier, écrivain et cinéaste, Nicolas Vanier (Le dernier trappeurBelle et Sébastien) retrouve la Sologne de son enfance dans L'école buissonnière, un film aux accents initiatiques où, dans les années 30, un jeune orphelin de la ville, Paul (Jean Scandel), recueilli par Célestine (Valérie Karsenti), apprend la vie auprès de Totoche (François Cluzet), un vieux braconnier des champs. On comprend que ce n'est pas à Paris, ni sur les bancs d'école, que Paul découvrira qui il est vraiment, dans son identité, et comme être humain.

On sent ici une certaine nostalgie pour un écosystème social français, sur ces terres appartenant au comte de la Fresnaye (François Berléand), où se mélangent, sous une certaine tolérance du noble de l'endroit, ses employés, des braconniers et des gitans. C'est aussi un éloge de la nature que découvre le jeune Paul par les savants conseils de cet homme de terrain qu'est Totoche, pour qui elle représente à la fois une survivance pratique et une magie quotidienne. Tous sont obsédés par ce grand cerf mythique qui hante les bois, que Paul a réussi à voir, et que le comte rêve de mettre à son tableau de chasse (ce qui nous vaut des scènes de chasse à courre remplies de chiens). 

Quelques moments de grâce traversent ce film gonflé aux bons sentiments, plombé par le jeu plutôt caricatural de François Cluzet (que, d'habitude, on adore) et un scénario plus que prévisible. Pour les paysages bucoliques et un amour certain de la nature, L'école buissonnière vaut le coup d'oeil, Vanier sait filmer son patelin, mais mentionnons que des associations écologistes appellent au boycottage du film qui serait appuyé ouvertement par la Fédération nationale des chasseurs. Disons que depuis les années 30, la vision de la nature a changé...

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L'école buissonnière. Comédie dramatique de Nicolas Vanier. Avec Jean Scandel, François Cluzet, François Berléand, Valérie Karsenti. 1 h 56.

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image fournie par Axia Films

L'école buissonnière