L'histoire: Après avoir fait le deuil de son mari, d'origine kurde, et de son fils, morts tous deux dans un attentat à la bombe perpétré à Hambourg par des sympathisants nazis, une femme cherche vengeance.
Fatih Akin n'ayant rien proposé d'intéressant depuis De l'autre côté il y a 10 ans (Soul Kitchen n'a pas marqué les esprits et The Cut était franchement raté), on croyait bien qu'In the Fade représenterait le grand retour à la forme. Hélas, le cinéaste allemand accouche plutôt d'un pensum indigeste à l'idéologie discutable. On flatte ici les plus bas instincts du spectateur en manipulant les émotions de ce dernier de façon à attiser sa colère face à un système judiciaire évidemment pourri.
Le premier acte est pourtant intéressant, d'autant que Diane Kruger, lauréate du prix d'interprétation féminine du Festival de Cannes grâce à ce rôle, se révèle convaincante. Bien sûr, on compatit aux malheurs de cette femme, dont la vie s'écroule à la faveur d'un drame inimaginable, qu'aucun être humain ne devrait subir pendant son existence.
À partir du procès caricatural qui découle de ce drame, tout, pourtant, dérape. Les nuances qu'affiche habituellement Fatih Akin dans son cinéma s'effacent au profit d'une histoire de vengeance à travers laquelle on fait l'apologie de l'autojustice de façon manichéenne. Avec le dénouement prévisible qui s'y rattache.
Rappelons qu'In the Fade a été écarté de la course aux Oscars, mais qu'il a néanmoins remporté le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère.
* * 1/2
In the Fade (V.F.: Hors de nulle part). Drame de Fatih Akin. Avec Diane Kruger, Denis Moschitto, Ulrich Tukur. 1 h 47.
Image fournie par Magnolia Pictures
In the Fade