L'histoire: Élevés seuls dans un manoir décrépit par un père qui les tient complètement à l'écart de la société et de la réalité du monde, deux adolescents se retrouvent laissés à eux-mêmes du jour au lendemain.

La démarche de Simon Lavoie force l'admiration. Après avoir cosigné avec Mathieu Denis le fameux Ceux qui font les révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau l'an dernier, le revoici en solo, cinq ans après Le torrent, avec un film librement inspiré du célèbre roman de Gaétan Soucy.

Sans faire de concessions sur le plan formel ou narratif, le cinéaste plonge d'entrée de jeu le spectateur dans un univers austère, en noir et blanc, où suintent déjà des misères de toutes natures.

Marine Johnson, une vraie révélation, et Antoine L'Écuyer, toujours juste, incarnent ainsi deux adolescents, ostracisés par leur père tyrannique (Jean-François Casabonne), qui feront d'étonnantes découvertes une fois laissés à eux-mêmes.

L'un tentera de préserver les valeurs tordues inculquées par le disparu; l'autre, plus curieux, ira voir de quoi il retourne à l'extérieur du manoir. Et qu'en est-il vraiment de cette petite bête sauvage que le paternel a gardée enchaînée dans des conditions épouvantables?

La petite fille qui aimait trop les allumettes, on l'aura compris, est un film exigeant et fascinant à la fois, d'autant que le récit ne ménage pas les révélations étonnantes. Ce film évoque aussi, d'une certaine façon, une partie de l'inconscient collectif québécois.

* * * 1/2

La petite fille qui aimait trop les allumettes. Drame de Simon Lavoie. Avec Marine Johnson, Antoine L'Écuyer, Jean-François Casabonne. 1 h 51.

Consultez l'horaire du film

Image fournie par Fun Film

La petite fille qui aimait trop les allumettes