Thor - Ragnarok. Dernier chapitre de la trilogie sur le dieu du Tonnerre. Dix-septième film de la série Marvel Cinematic Universe. En quoi se démarque-t-il? Il ne se prend pas au sérieux. Et c'est tant mieux!

Les deux Guardians of the Galaxy et Ant-Man avaient déjà fait la preuve qu'un film de superhéros ne devait pas nécessairement être sombre et réaliste pour être un succès. En misant sur l'humour et l'autodérision, les trois longs métrages ont exploité des éléments bien présents dans plusieurs bandes dessinées chéries des amateurs de comics. Avec Ragnarok, le réalisateur néo-zélandais Taika Waititi (acteur et humoriste bien connu dans son pays) va plus loin encore.

Son film s'ouvre avec une discussion surréelle entre Thor (Chris Hemsworth) et le démon de feu Surtur. Habituellement, une lourde tension règne sur ce type de scène où le héros, enchaîné par surcroît, fait face à un adversaire qui, en apparence, est nettement supérieur à lui. Toutefois, on ne le sent en aucun temps en danger. Le film n'est vieux que de deux minutes, évidemment que Thor va s'en sortir. 

Pourquoi tenter de faire croire au spectateur que la vie du héros est menacée? Aussi bien rire de la situation et passer directement à la bagarre.

Durant les 130 minutes de Ragnarok, les coups de poing sont nombreux et fréquents, mais toujours présentés de manière originale. Hulk (Mark Ruffalo) et Hela (Cate Blanchett) y sont pour beaucoup. L'avantage d'avoir comme personnages principaux un géant vert et la déesse de la mort, en plus du dieu du Tonnerre, est qu'il n'y a aucune règle. Les lois de la physique ne s'appliquent pas et tous les coups sont permis. Collègues dans les Avengers, Thor et Hulk sont à un certain point forcés de s'affronter dans une arène. Malgré les énormes attentes - merci à la bande-annonce -, le combat de titans ne déçoit pas. Encore mieux, les deux gladiateurs deviennent ensuite colocs. Ce qui donnera lieu à certains des moments les plus comiques du film.

Humour et couleurs

L'humour occupe une place importante dans la première oeuvre hollywoodienne de Waititi. La plupart des gags atteignent leur cible. Ils sont bien écrits et, surtout, bien livrés. Mais parfois, ils semblent forcés. Il n'est pas nécessaire d'alléger toutes les scènes déterminantes de l'histoire avec une réplique ridicule. Après l'ennuyant The Dark World, il est évident qu'on voulait divertir sans faire réfléchir avec ce nouveau Thor.

Autre particularité du film du Néo-Zélandais de 42 ans: son esthétique rappelant les jeux vidéo d'arcade des années 80.

Puisqu'à l'exception de quelques scènes en début de parcours, Ragnarok ne se déroule pas sur Terre, on fait encore une fois fi des règles. Le royaume de Thor, Asgard, est toujours aussi shakespearien - héritage de Kenneth Branagh, qui a réalisé le premier film -, mais la nouvelle planète Sakarr est un monde de couleurs criardes. Dépotoir de l'Univers, lieu de tous les vices, la société dirigée par le Grandmaster (Jeff Goldblum) devrait être sale et dégoûtante, mais elle brille plutôt de tous ses feux dans un chaos organisé.

À l'instar des autres films de Marvel, la distribution est impeccable. Cate Blanchett est évidemment irréprochable dans le rôle de la reine de la destruction. Mark Ruffalo a enfin l'occasion d'approfondir le personnage de Hulk, défi qu'il accomplit avec brio. Tom Hiddleston ajoute des nuances à Loki, qu'on aime toujours autant détester. Tessa Thompson étonne dans la peau d'une Valkyrie très imparfaite. Les fans de Jeff Goldblum (il y en a, avec raison) seront heureux de le voir dans une composition exquise.

Et Chris Hemsworth, dans tout ça? Il est Thor. C'est la cinquième fois qu'il incarne la divinité de la mythologie scandinave et il est plus convaincant que jamais. De plus, son talent comique est enfin mis en valeur. Et que dire de sa forme physique?

* * * 1/2

Thor - Ragnarok. Film de superhéros de Taika Waititi. Avec Chris Hemsworth, Mark Ruffalo, Cate Blanchett. 2 h 10.

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Image fournie par Marvel Studios

Thor - Ragnarok