L'histoire: Alors qu'elle passe ses vacances à la plage avec sa mère, Ava, une jeune fille de 13 ans, apprend qu'elle deviendra aveugle plus rapidement que prévu. Ce diagnostic la pousse à vivre son adolescence dans l'urgence.

Lancé à la Semaine de la critique du Festival de Cannes, ce premier long métrage prometteur est signé Léa Mysius, une cinéaste reconnue jusqu'ici grâce à ses courts métrages. À titre de scénariste, cette dernière a aussi coécrit le film d'Arnaud Desplechin Les fantômes d'Ismaël.

D'entrée de jeu, la réalisatrice installe un climat singulier en suivant à la trace un chien noir se promenant parmi les baigneurs d'une plage ensoleillée. Quand il s'arrête devant une jeune fille alanguie dans un demi-sommeil, c'est un peu comme si le destin donnait le signal d'un dérèglement.

Ava, la jeune fille en question, en est à l'étape de tous les apprentissages avant d'entrer dans le monde adulte. Le diagnostic sans appel qu'elle reçoit - elle perdra la vue prochainement - lui donne l'envie de tout voir, de tout vivre, maintenant, tout de suite. Cette pulsion passe bien entendu, mais pas seulement, par l'éveil des sens et de la sexualité.

Ce récit initiatique est ainsi mû par une urgence de vivre qui prendra aussi la forme d'une contestation de l'ordre établi. En compagnie d'un jeune gitan, plus ou moins délinquant, dont elle tombe amoureuse, Ava tentera de vivre dans l'exaltation absolue en se gavant d'images mentales qu'elle pourra conserver pour le reste de sa vie.

On trouve parfois dans Ava des moments plus flottants, mais il est évident que ce film est l'oeuvre d'une cinéaste dont on suivra le parcours avec intérêt.

* * * 1/2

Ava. Drame de Léa Mysius. Avec Noée Abita, Laure Calamy, Juan Cano. 1h45.

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Affiche fournie par Fun Film

Ava