Elle est à la fois cool, hot et glaciale. Et par-dessus tout, elle est dangereuse. Elle est Lorraine Broughton, agente très spéciale des services secrets britanniques. Le rôle va comme un gant à Charlize Theron qui l'endosse comme une seconde peau, moulante, glamour, et signée.

On le savait depuis Mad Max: Fury Road, il y a du tigre indomptable/indompté dans la longiligne Sud-Africaine. Avec Atomic Blonde, elle devient la deuxième Wonder Woman à prendre les écrans d'assaut cet été. Et elle trouve ainsi sa place parmi les Gal Gadot, Scarlett Johansson et Angelina Jolie (du temps de Lara Croft, Salt et Wanted), interprètes de ces héroïnes qui bottent des culs, rendent coup pour coup et ont une main de fer dans un gant de plomb.

Mais ici, le personnage avec lequel Lorraine Broughton a le plus en commun est un certain John Wick. Charlize Theron et Keanu Reeves, même(s) combat(s)? Dans ce contexte, oh que oui.

D'abord, ce thriller d'espionnage est réalisé par David Leitch (qui planche actuellement sur Deadpool 2), coordonnateur de cascades qui a travaillé avec Keanu Reeves sur The Matrix Revolutions et a coréalisé John Wick - lequel, comme Atomic Blonde, est un prétexte à une enfilade de combats hallucinants, complexes, variés, épatants par leurs chorégraphies (chapeau bas ici au directeur photo français Jonathan Sela, qui a su en capter les moindres subtilités, et les rendre toujours lisibles à l'écran).

Comprendre que, dans ce contexte, l'histoire n'a pas grande importance. On ne va pas voir ces films-là pour leur intrigue. Sauf que cette fois, on a voulu faire comme. Quelqu'un quelque part a voulu se la jouer John le Carré/Robert Ludlum. Faisant fi du fait que tout le monde n'est pas John le Carré/Robert Ludlum. La greffe n'a pas pris.

Dure sera la chute

Basé sur The Coldest City, roman graphique d'Antony Johnston, Atomic Blonde multiplie donc les alliances et les trahisons, les chemises qu'on tombe et qu'on retourne, les rebondissements. Et les clichés.

Nous sommes en 1989, à Berlin, des deux côtés du mur qui va être démoli. La mission de Lorraine Broughton : récupérer un document contenant des informations de très grande importance avant qu'il ne tombe entre mauvaises mains, et prendre un transfuge de la Stasi sous son aile.

Ce, avec l'aide de l'ancien chef du bureau du MI6 à Berlin (James McAvoy, qui affiche là la même intensité borderline que dans Split, mais la canalise bien jusqu'au bout) et d'une espionne française incarnée par la brune Sofia Boutella. Cheveux noirs, cheveux blonds. Teint mat, teint diaphane. L'image est belle. Elle sera (bien) exploitée.

Sur tout ce beau monde plane le spectre de Satchel, un mystérieux agent double. Dont on découvrira bien sûr l'identité au bout du compte. De là à dire que c'est une surprise...

Mais, bon, encore une fois, là n'est pas le but premier d'Atomic Blonde - qui aurait d'ailleurs bénéficié d'une petite demi-heure de coupures. C'est le plein la vue qui est à l'honneur.

Il y explose partout, dans la diversité des décors, dans les tenues de Charlize Theron et dans les combats - dont on retient celui qui se déroule dans un cinéma, sur fond de projection de Stalker de Tarkovski; celui qui met à mal un appartement, avec tuyau d'arrosage comme arme offensive/défensive; et le long plan-séquence qui se déroule dans un immeuble, passant d'une pièce à l'autre, de couloir en cage d'escalier. Haletant.

Au final d'Atomic Blonde, rien ni personne ou presque ne tient debout. Ni les murs ni «le» Mur.

Atomic Blonde (V.F.: Blonde atomique). Thriller d'espionnage de David Leitch. Avec Charlize Theron, James McAvoy, Sofia Boutella, John Goodman

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Image fournie par Universal 

Atomic Blonde