Paris peut peut-être attendre, mais le spectateur, lui, trouvera qu'il n'arrive pas assez vite: Paris Can Wait d'Eleanor Coppola fait à peine 90 minutes, mais il semble interminable. Et il y a pire: quand l'ennui finit, ici et là, par s'estomper (jamais complètement), c'est parce qu'un sentiment de malaise gagne du terrain.

Arnaud Viard, que le scénario transforme en caricature de Français (s'il lui manque le béret, la baguette est là), est mal dirigé ou n'était pas l'homme pour le rôle. Il compose un personnage de vieux beau plus libidineux que «donjuanesque» ou romantique.

Face à lui, Diane Lane est bien sûr lumineuse (elle l'est, point, c'est sa nature), mais elle a peu à faire dans la peau de cette Anna plutôt molle dont la passion est de photographier les plats qu'on lui présente. Elle sourit, elle sourcille, elle sourcille encore, elle repousse (mollement) une avance, elle sourit encore. Ou sourcille. Monsieur, lui, décide que le voyage de sept heures durera deux jours, décide des étapes, des restos, des plats et des vins (car il sait, lui!) et multiplie les clins d'oeil complices aux «bonnes amies» qu'il a dans chaque village. Misère.

À 81 ans, Eleanor Coppola (femme de Francis Ford et mère de Sofia), à qui l'on doit l'exceptionnel Hearts of Darkness (qui nous entraînait dans les coulisses d'Apocalypse Now), s'est inspirée d'une page de son propre passé pour faire ses premiers pas en fiction. Dans une comédie romantique qui n'est malheureusement ni comique ni romantique.

Outre la lumière émanant de Diane Lane, ce road trip ne prend pas complètement le champ grâce à la beauté des paysages français, la robe des vins et la richesse des assiettes. Plan de match parfait pour des vacances. Pour un film, pas sûr.

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Paris Can Wait. Comédie romantique d'Eleanor Coppola. Avec Diane Lane, Arnaud Viard, Alec Baldwin. 1h32.

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Image fournie par Sony Pictures Classics

Paris Can Wait