Synopsis: La conjointe montréalaise d'un contremaître de chantier à Iqaluit se rend au Nunavut pour une première fois afin d'en savoir un peu plus sur le drame dans lequel a été impliqué son mari.

Ce qui est frappant d'abord, c'est de constater à quel point le lieu dans lequel se déroule le troisième long métrage de fiction de Benoît Pilon (Décharge) constitue un personnage à part entière. Iqaluit est avant tout un film d'atmosphère. Fascinant grâce à ces paysages à la fois âpres et somptueux, baignés par la lumière d'un jour insomniaque, que capte avec grâce la caméra de Michel La Veaux. Comme une impression de pénétrer dans un monde inconnu, régi par d'autres codes, soumis à un autre rythme. Et puis, il y a aussi ce plaisir de retrouver Natar Ungalaq, cet acteur magnifique (lauréat du Jutra du meilleur acteur en 2009) que Pilon avait révélé au monde dans Ce qu'il faut pour vivre.

Si cet aspect du film, magnifié par la partition musicale parfois lyrique de Robert Marcel Lepage, est séduisant, force est toutefois de reconnaître la nature moins engageante du scénario qu'a écrit Benoît Pilon. Outre son caractère un peu prévisible (on se doute bien que l'histoire mettra l'accent sur la double vie de l'un des personnages), ce récit a du mal à transcender sa forme plus anecdotique. D'autant que les niveaux de jeu entre acteurs établis et acteurs moins connus n'atteignent pas toujours ici un bon équilibre. Il fait toutefois bon revoir Marie-Josée Croze - toujours solide - tenir un rôle principal dans un film québécois.

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Iqaluit. Drame de Benoît Pilon. Avec Marie-Josée Croze, Natar Ungalaq, François Papineau. 1h43

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Image fournie par Les Films Séville