Logan marque la fin d'un cycle dans la série des films X-Men. Il boucle la trilogie de Wolverine et présente la dernière incarnation du mutant aux griffes d'adamantium par Hugh Jackman. Après neuf films, dont sept où il tenait le rôle principal, l'acteur australien offre sa meilleure performance - et sa plus sanglante - comme chant du cygne.

Le long métrage de James Mangold (Walk the Line, The Wolverine) est considérablement supérieur aux deux volets précédents et, d'une certaine façon, révolutionne le genre. La recette de Logan est bien différente de celle des nombreux autres récits de superhéros. En premier lieu parce que les héros ne sont plus tout à fait super.

L'action se déroule en 2029, alors que les mutants ont à peu près tous été éliminés. Trois survivants - Logan, Charles Xavier (Patrick Stewart) et Caliban (Stephen Merchant) - vivent à l'écart de la société près de la frontière mexicaine. Le belliqueux Wolverine est maintenant chauffeur de limousine et les cicatrices de son passé mouvementé sont aujourd'hui bien apparentes, son pouvoir de régénération l'abandonnant tranquillement. 

Le peu d'argent qu'il amasse est consacré à l'achat de médicaments permettant de contrôler les crises épileptiques de Xavier, qui, en raison de ses pouvoirs télépathiques, ont pour effet de paralyser tous les êtres vivants dans les environs. Le reste du salaire de Logan est apparemment mis de côté pour l'acquisition d'un bateau afin de s'isoler en mer, mais le trio semble plutôt résolu à attendre misérablement l'inévitable...

Les « plans » des survivants sont déjoués lorsqu'une fillette aux habiletés similaires à celles de Wolverine et ses pourchasseurs, menés par l'impitoyable Donald Pierce (charismatique Boyd Holbrook), viennent à leur rencontre. Le film devient alors un road movie lorsque la jeune Laura (Dafne Keen) convainc Logan et Xavier que la seule façon de s'échapper est de se rendre dans un endroit nommé Eden, dans le Dakota du Nord. Un esprit de famille se forme durant le long trajet. Ces scènes sur la route offrent d'ailleurs les plus beaux moments du film. Patrick Stewart est émouvant dans le rôle du « grand-père » qui se réjouit de la jeunesse et du potentiel qu'il côtoie pour la dernière fois. De son côté, Hugh Jackman nous montre un Logan qui a plus que jamais de la difficulté à s'attacher, alors que sa capacité à protéger ceux qui lui font confiance décline.

Bien sûr, le chemin vers Eden ne sera pas de tout repos et, pour la première fois, les griffes de Wolverine trancheront des membres et le sang coulera. Alors que la violence dans Deadpool était souvent comique, celle dans Logan est brutale. Les scènes d'action sont réalistes, efficaces et demeurent assez brèves. Contrairement à la plupart des films de superhéros, les effets spéciaux sont presque invisibles. L'ambiance rappelle davantage celle d'un western. Les similitudes avec Unforgiven de Clint Eastwood sont d'ailleurs frappantes. Toutefois, la comparaison avec The Dark Knight Rises reste plus appropriée. Alors que le film de Christopher Nolan dépeignait davantage les conséquences du déclin de Batman sur ceux qu'il ne parvient plus à protéger, ce qui permettait de s'intéresser à d'autres personnages, Logan démontre avec trop d'insistance les effets du vieillissement sur le héros seulement. Ses difficultés répétées lors des combats, ses blessures qui ne guérissent plus et son irrémédiable fatalisme finissent par diminuer notre empathie pour un personnage dont on a vanté la résilience et la coolness pendant huit films.

Cela dit, l'avantage d'enlever le « super » du héros est que Logan peut être perçu comme un bon film et pas seulement comme un bon film de superhéros. Ce qu'il est. S'il avait moins insisté sur ce point, il aurait cependant été encore meilleur.

***1/2

Logan. Film de science-fiction de James Mangold. Avec Hugh Jackman, Patrick Stewart, Dafne Keen. 2 h 17

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Image fournie par Fox

Film : Logan.