Paterson vit à Paterson, une ville industrielle du New Jersey, où vécurent plusieurs poètes dont William Carlos Williams, son idole, et Allen Ginsberg. Chauffeur d'autobus dans la trentaine, il mène une vie réglée au quart de tour aux côtés de Laura, qui multiplie les projets artistiques, et de leur chien Marvin.

Il ne se passe presque rien dans Paterson, le nouveau film de Jim Jarmusch. Et c'est ce qui fait tout son charme. Adam Driver campe le rôle de Paterson, un chauffeur d'autobus de Paterson, au New Jersey, qui occupe ses temps libres à écrire des poèmes.

Le temps d'une semaine, on suit sa routine, réglée comme une horloge: il ouvre l'oeil avant que ne sonne le réveil-matin, se rend au travail où il salue le même collègue, avec lequel il a à peu près la même conversation.

Le midi, il écrit de la poésie pendant sa pause en mangeant un sandwich. En fin de journée, il rentre chez lui, replace la boîte aux lettres, retrouve son excentrique blonde iranienne (Golshifteh Farahani) et en soirée, il promène son bouledogue anglais, Marvin, jusqu'au bar du coin.

Jim Jarmusch filme le quotidien de son héros ordinaire en créant avec son humour pince-sans-rire habituel des attentes chez le spectateur, qui anticipe qu'un événement perturbateur viendra à tout moment ébranler la quiétude de Paterson.

Film mélancolique au rythme particulièrement indolent, le nouveau long métrage du cinéaste d'Only Lovers Left Alive et de Broken Flowers, présenté en compétition au plus récent Festival de Cannes, est un éloge de la redondance. Un hommage suave à la poésie du quotidien.

***1/2

Paterson. Comédie dramatique de Jim Jarmusch. Avec Adam Driver, Golshifteh Farahani. 1h58.

Image fournie par Métropole film