L'histoire: Informé de la mort d'un père québécois qu'il ne connaissait pas, un trentenaire français s'amène à Montréal avec le dessein de rencontrer une partie de sa nouvelle famille. Or, un vieil ami du défunt interdit au jeune homme de révéler aux autres sa filiation, histoire de préserver à jamais un secret bien gardé.

On se méfie habituellement - et le plus souvent à raison - de ces films français dont l'intrigue est campée chez «les cousins» d'Amérique. Peu de cinéastes étrangers parviennent en effet à éviter le piège à clichés se déployant devant eux, tout autant que la tentation de verser dans l'excès d'exotisme bon teint.

En adaptant librement le roman de Jean-Paul Dubois Si ce livre me rapprochait de toi, Philippe Lioret (Welcome, Toutes nos envies) a su livrer un film empreint d'authenticité, dans lequel la québécitude est intégrée dans le récit de façon harmonieuse, sans exagérer dans un sens ou l'autre. Grâce à une caméra attentive, le cinéaste parvient à bien traduire la quête identitaire inattendue dans laquelle se retrouve Mathieu (excellent Pierre Deladonchamps), un jeune Français.

Plutôt que de se retirer, comme le souhaiterait l'ami de son père québécois décédé, Mathieu insiste pour s'immiscer de façon quasi clandestine dans une famille au sein de laquelle il n'est connu de personne. Ce faisant, Lioret évoque avec beaucoup de finesse les drames intimes de gens dont les vies sont en apparence «ordinaires».

Magnifiquement interprété par une distribution d'ensemble essentiellement québécoise, dominée par le remarquable Gabriel Arcand (et de laquelle font aussi partie Marie-Thérèse Fortin, Patrick Hivon, Pierre-Yves Cardinal et Catherine de Léan), Le fils de Jean, récent lauréat du prix du public au festival Cinemania de Montréal, est un beau film.

* * * 1/2 

Le fils de Jean. Drame de Philippe Lioret. Avec Pierre Deladonchamps, Gabriel Arcand, Marie-Thérèse Fortin. 1h38.

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Image fournie par Les Films Séville

Le fils de Jean