L'histoire: Samuele, un garçon de 12 ans, vit dans une île italienne au beau milieu de la mer. Il se trouve que depuis une vingtaine d'années, cette île, Lampedusa, est traversée par des milliers de migrants en quête de liberté. Et constitue une frontière symbolique en Europe.
Les films documentaires obtiennent rarement les lauriers suprêmes dans les plus grands festivals de cinéma, mais Gianfranco Rosi a fait mentir l'adage à Berlin cette année. Son merveilleux film, Fuocoammare, a en effet été décoré là-bas d'un Ours d'or.
À travers les portraits de trois habitants de l'île de Lampedusa - un médecin, un animateur à la radio et un garçon de 12 ans -, le cinéaste italien parvient à évoquer l'histoire des migrants qui tentent de gagner l'Europe en passant par cette île italienne, située à 200 km au sud de la Sicile.
La grande force de Rosi est d'avoir su faire écho au drame en misant sur la puissance d'évocation de l'art qu'il pratique. La présence sourde des malheureux est ressentie dans chaque plan, chaque séquence. On parle d'eux à la radio, on entend leurs appels de détresse qui parviennent de la mer. On ne les verra - séquence très forte - qu'au moment où le médecin se rend au large pour soigner, peut-être, des survivants.
Rien n'est souligné, rien n'est expliqué. Et pourtant, le récit est construit de telle sorte qu'aucun aspect de la tragédie que traversent ces êtres humains n'est esquivé. La compassion des habitants de l'île, qui réagissent à la mesure de leurs modestes moyens, n'a d'égale que l'indifférence du reste du monde. Que voilà un film essentiel.
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Fuocoammare (V.F.: Fuocoammare, par-delà Lampedusa). Documentaire de Gianfranco Rosi. Avec Samuele Pucillo, Pietro Bartolo et Maria Costa. 1h54.
Image fournie par Eyesteelfilm
Fuocoamarre