L'histoire: Une femme de 30 ans s'effondre dans un parc de Berlin, laissant son amoureux Lawrence et sa famille la tête pleine de questions. Anéanti, le jeune homme trouve un certain réconfort auprès de Zoé, sa belle-soeur, qu'il connaît peu. Le duo va tenter d'apprivoiser la peine et le poids de cette absence. À partir de cette idée toute simple, mais poignante, Mikhaël Hers a structuré son récit en trois actes sur autant d'années et de villes différentes.

La perte de l'être cher a inspiré quantité de créateurs. Le film de Mikhaël Hers se distingue par son approche feutrée et délicate dans son exploration des conséquences d'un deuil inattendu et injuste pour un amoureux et sa belle-soeur. Ce qui s'avère sa principale force et sa principale faiblesse: il faut être bien disposé pour recevoir ce long métrage indolent.

Le cinéaste filme patiemment deux êtres plongés dans le désarroi après la perte imprévue, puis leur difficile résilience. Hers a décidé de montrer plutôt que décrire, dans une approche naturaliste, sans trop de dialogues révélateurs, qui repose beaucoup sur le non-dit.

Certains seront ravis par cette façon de chercher à montrer la vie qui continue pour ceux qui restent, dans sa banalité autant que dans les moments de désarroi et de vertige. D'autres auront de la difficulté à s'en imprégner, d'autant qu'il y a des passages à vide, surtout dans les apartés peu convaincants avec les personnages secondaires.

De plus, les deux protagonistes sont peu sympathiques, ce qui accroît la difficulté à ressentir de l'empathie pour leur drame. Lawrence est beige et gauche, Zoé est psychologiquement instable. Leur relation ambiguë ne pique pas vraiment notre curiosité.

Même chez le spectateur plein de bonne volonté, le film finit par distiller un certain ennui alors qu'il devrait nous prendre aux tripes...

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Ce sentiment de l'été. Drame de Mikhaël Hgbers. Avec Anders Danielsen Lie, Judith Chemla, Marie Rivière. 1h47.

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Image fournie par K-Films Amérique