Tim Burton était l'homme à avoir derrière la caméra. Jane Goldman, coscénariste de Kick-Ass et de Kingsman: The Secret Service, la femme à placer au clavier pour l'adaptation du roman (premier d'une formidable trilogie) de Ransom Riggs. Et Eva Green, l'incarnation parfaite de Miss Peregrine, directrice de l'établissement qui accueille des enfants plus différents que simplement différents.

Bref, sur papier, Miss Peregrine's Home for Peculiar Children avait tout de prometteur. Et, ô joie, les promesses sont tenues. Elles sont même bien servies par le 3D. Pas mal, non?

L'histoire, assez prévisible une fois mise en train, est celle de Jacob (Asa Butterfield, comme d'habitude à la hauteur), qui a grandi en écoutant les récits fantastiques de son grand-père (Terence Stamp, qu'il fait bon de voir dans un rôle de «pas vilain»... ce qui ne signifie pas que son personnage semble totalement sain d'esprit). Lequel meurt dans des circonstances aussi violentes que bizarres, non sans avoir livré un message sibyllin au garçon.

Pour comprendre ce qui est arrivé à son aïeul, Jacob se rend, en compagnie de son père (Chris O'Dowd), dans une île sise au large du pays de Galles. Là serait situé l'orphelinat où son grand-père aurait grandi. Le garçon trouve l'établissement. Et, du coup, le mystère s'épaissit.

N'en disons pas plus, sauf qu'il est dirigé par Miss Peregrine (Eva Green, donc, parfaite) et qu'il accueille une «faune» particulière: Emma (Ella Purnell) est chaussée de souliers de plomb, car elle est plus légère que l'air; Olive met le feu à tout ce qu'elle touche; Enoch donne vie aux objets inanimés; etc.

Au bonheur de Tim

Quant à Jacob, disons qu'il possède lui aussi un talent particulier qui lui permettra d'affronter les affreux Wights menés par Barron (Samuel L. Jackson, qui s'en donne à coeur joie, et c'est peu dire).

Nous sommes en quelque sorte chez les X-Men qui auraient été coincés dans un «jour de la marmotte» se déroulant dans un monde gothique qui sied à merveille au réalisateur.

Ses marottes visuelles sont d'ailleurs omniprésentes dans les décors comme dans les personnages.

Les horribles Wights, par exemple, sont comme autant de versions diaboliques de Jack Skellington dans The Nightmare Before Christmas (qu'il a produit et dont il a créé le design des personnages). Quant à l'orphelinat, il semble tout droit sorti de Dark Shadows, alors que ses jardins ont l'air entretenus par Edward Scissorhands.

La principale «note» dépaysante est la trame sonore, confiée non pas au complice habituel Danny Elfman, mais à Matthew Margeson et à Mike Higham, qui s'acquittent de la tâche avec brio et donnent à l'ensemble un air (!) de nouveauté.

En fait, ce long métrage colle si bien à la peau du réalisateur de Big Fish qu'il aurait pu s'intituler Tim Burton et les enfants particuliers. Lui-même n'en est-il pas un?

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Miss Peregrine's Home for Peculiar Children (V.F.: Miss Peregrine et les enfants particuliers). Film fantastique de Tim Burton. Avec Asa Butterfield, Eva Green, Ella Purnell, Samuel L. Jackson. 2h07.

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Image fournie par 20th Century Fox

Affiche : Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children (2016).