Ne cherchez cependant pas de courses de bagnoles dans Nitro Rush, il n'y en a pas. En ce sens, le deuxième opus de la franchise se démarque nettement du film précédent. Cela dit, il souffre des mêmes carences sur le plan scénaristique.

Le prologue nous entraîne dans une espèce de bal en blanc tenu sur le toit d'un immeuble du centre-ville de Montréal. Personne n'a trop l'air de s'y amuser, mais l'ambiance, aussi sexy qu'un vieux film de Bleu nuit, semble venir à bout des inhibitions. Certains des convives commencent d'ailleurs à ressentir les effets de la «nitro rush», une drogue aussi rare que clandestine, qu'on dit «parfaite».

C'est en prison, où il purge une peine à perpétuité après avoir fait arracher le coeur d'un agent infiltré, que Max (Guillaume Lemay-Thivierge, très en forme) apprend que son fils Théo (Antoine Desrochers) serait mêlé au trafic de cette nouvelle drogue.

Le gangster, l'Avocat, dirige l'affaire, mais se retrouve vite en prison. Ceux qui se souviennent de Nitro auront notamment la grande surprise de constater que le personnage, créé par Martin Matte, n'a plus aucune ressemblance sur le plan physique, pas plus que sur le plan de l'attitude ou de l'accent. À cet égard, le choix d'avoir confié le rôle à Andreas Apergis se révélera pour le moins étrange à leurs yeux.

Comparaison difficile

L'affrontement initial entre les hommes de main de l'Avocat et Max donne lieu à la première vraie scène d'action du film.

Ce combat se déroule dans les douches de la prison, alors que notre héros est flambant nu. Manque de pot, David Cronenberg est déjà passé par là.

Et force est de constater que la séquence souffre beaucoup de l'inévitable comparaison avec Eastern Promises, un film dans lequel Viggo Mortensen est au coeur de l'une des scènes les plus marquantes de l'histoire récente du cinéma.

Maintenant dirigée par Daphné (Madeleine Péloquin), l'organisation criminelle de l'Avocat s'apprête à voler une importante cargaison de drogue - et les codes de la formule de la nitro rush - chez deux scientifiques qu'on appelle «les chimistes». Théo est évidemment impliqué dans l'affaire, de même que son ami Charly (Antoine Olivier Pilon), un crack d'informatique.

L'intention de rivaliser directement avec le cinéma hollywoodien relève ici de l'évidence. Compte tenu des moyens beaucoup plus limités dont il disposait, Alain DesRochers, qui avait aussi signé la réalisation de Nitro, s'en tire quand même honorablement sur le plan de l'exécution. Cela dit, on ne pourra s'empêcher de noter parfois un aspect trop chorégraphié dans les scènes de combats et d'action, fort nombreuses au demeurant.

Le récit est par ailleurs truffé d'énormes péripéties, souvent arrangées avec le fameux «gars des vues». Certaines scènes sont parsemées de traits plus humoristiques, mais on frôle aussi par moments le ridicule et l'humour involontaire.

Mais qu'en penseront les admirateurs du film original?

* * 1/2

Nitro Rush. Film d'action d'Alain DesRochers. Avec Guillaume Lemay-Thivierge, Madeleine Péloquin, Antoine Desrochers, Antoine Olivier Pilon. 1h36.

Consultez l'horaire du film

Image fournie par Les Films Séville

Nitro Rush