Le film n'est pas parfait. Justin Lin (l'homme derrière de multiples volets de Fast and Furious) ayant succédé à J.J. Abrams à la barre du reboot de la franchise Star Trek, on ne s'étonnera pas que Star Trek Beyond compte son lot de scènes d'action... parfois difficilement «lisibles» à l'écran; mais, d'un autre côté, on s'évite les fameux reflets bleus qui sont la signature de son prédécesseur.

Cela dit, le réalisateur est un fan de très longue date de l'univers imaginé il y a 50 ans par Gene Roddenberry. Même chose pour les deux scénaristes qui ont mis cette fois la main à la pâte, Simon Pegg (qui reprend - heureusement! - son rôle de Scotty) et Doug Jung. Et cela se sent dès les premières secondes du long métrage.

Les Trekkies et Trekkers s'y sentiront chez eux. À l'aise. Ils saisiront les clins d'oeil (et ils sont nombreux). Et ils auront le sourire aux lèvres... comme les néophytes, d'ailleurs. Avec qui ils partageront le plaisir d'une aventure intergalactique rondement menée.

La table est mise immédiatement, alors que James T. Kirk (Chris Pine, qui canalise délicieusement le personnage créé par William Shatner) évoque être à 966 jours de la mission de 5 ans qu'il dirige. Les choses, dit-il, «semblent être un peu épisodiques». On aime.

Mais, bon, la routine va être chamboulée lorsque, après un appel à l'aide, l'USS Enterprise met le cap sur une planète peu connue. Où le mythique vaisseau va s'écraser, et son équipage, être dispersé et devoir se regrouper (un peu à la façon de certains épisodes des différentes séries télévisées).

Dispersés

On passe ainsi de l'improbable tandem formé de Spock (formidable Zachary Quinto) et McCoy (excellent Karl Urban) au duo composé de Scotty et Jaylah (Sofia Boutella, dont le personnage rappelle, par sa nature, la Rey de Star Wars: The Force Awakens et dont le nom, rigolait Simon Pegg en entrevue, est une contraction de «Jennifer-Lawrence-dans-Winter's-Bone», comme il l'appelait en écrivant le scénario).

On retrouve également Uhura (Zoë Saldana), dont la relation avec Spock est mise à mal. Sulu (John Cho), dont la famille - le conjoint et la petite fille - est en danger sur Yorktown, mégalopole de l'espace où vivent en paix des représentants de toutes races et nationalités (des images d'une émouvante beauté).

Et il y a aussi Chekov, Anton Yelchin, victime d'un tragique accident le mois dernier. Ici, si pétillant. Si vivant. Chacune de ses apparitions serre le coeur. Le film lui est dédié. À Leonard Nimoy, également, le Spock original, mort en février 2015.

L'ennemi, dans Star trek Beyond, s'appelle Krall et est incarné par Idris Elba sous des couches de prothèses et de maquillage. C'est dommage de le «perdre» ainsi, d'autant que le personnage est sous-utilisé dans la première moitié du long métrage et que ses motivations sont, au bout du compte, «enfoncées», «forcées» dans un récit où, pour couler naturellement, elles auraient dû commencer à prendre racine plus tôt.

Mais, bon, le ton, l'humour et les personnages sont à l'image bon enfant de ce que l'on a connu autrefois. Le tout, enrobé d'effets visuels bien d'aujourd'hui et d'une trame sonore formidable et inspirante, signée Michael Giacchino.

Bref, fidèle à ses origines tout en regardant vers l'avenir, Star Trek Beyond est un très bel hommage dont les fans se délecteront. Et, plus largement, un space opera qui fait un bien fou.

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SCIENCE-FICTION. Star Trek Beyond (V.F.: Star Trek au-delà) de Justin Lin. Avec Chris Pine, Zachary Quinto, Karl Urban, Simon Pegg. 2h02.

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Image fournie par Paramount Pictures

Star Trek Beyond