AVERTISSEMENT : cette critique renferme un excès de jeux de mots à thématique magique. Nos excuses à ceux que ça pourrait offenser.

D'entrée de jeu, l'effet de surprise du premier film de Louis Leterrier sorti en 2013 s'est volatilisé.

Les audacieux vols de quatre magiciens surdoués qui dérobaient l'argent des riches et des puissants pour le redistribuer à leur public lésé et en délire avaient charmé la critique et généré suffisamment de retombées pour motiver une suite.

Le deuxième film - signé Jon M. Chu (Jem et les hologrammes) - est donc une coche (ou deux) en dessous.

Cela étant dit, les Robin des Bois de l'illusion - baptisés les Quatre Cavaliers - reprennent du service pour un nouveau spectacle hypermédiatisé, toujours guidé par l'OEil, une énigmatique société secrète de magiciens.

L'action reprend un an environ après la fin du premier acte, qui s'était achevé par un coup de théâtre réussi.

Au terme d'un jeu d'échecs stratégique où tout le monde s'efforçait d'avoir un coup d'avance sur son adversaire, les quatre magiciens dirigés par le ténébreux J. Daniel Atlas (Jesse Eisenberg) avaient déjoué les plans du machiavélique Arthur Tressler (Michael Caine, assez crédible en méchant), avec le concours de l'agent du FBI Dylan Rhodes (efficace Mark Ruffalo) qui les traquait depuis deux heures et qui s'est avéré être en réalité le fils d'une légende de la magie.

Ce dernier était parvenu du même coup à mettre à l'ombre son Némésis Taddheus Bradley (Morgan Freeman), qu'il rendait responsable de la mort de son père, façon Houdini.

MISSION DÉLICATE

Toujours recherchés par le FBI, les Quatre Cavaliers se ramassent de manière rocambolesque (magique ?) dans les cuisines d'un bouiboui de Macao, en Chine, pour recevoir une mission délicate de la bouche de l'excentrique et richissime magnat de l'informatique Walter Mabry (Daniel Radcliffe), qui déteste les quatre magiciens même s'il a besoin d'eux pour voler quelque chose d'important.

Mais la bande à Atlas a toujours une carte dans sa manche et accepte de relever le défi, d'abord pour coincer Walter Mabry, qui empile les millions dans l'ombre.

Mais l'histoire se corse lorsque Chase, le frère jumeau du mentaliste irrévérencieux Merritt McKinney (Woody Harrelson), entre en scène. Si vous n'avez ressenti aucun malaise à l'époque où Jean-Claude Van Damme s'autorenvoyait la réplique dans Double Impact, vous allez peut-être aimer ça. Sinon...

Ah oui, il y a aussi la fille magicienne, Henley Reeves (Isla Fisher), qui est disparue nébuleusement après le premier film (grossesse), pour être remplacée par l'énergique Lula (Lizzy Caplan, Cloverfield), bien déterminée à prendre sa place dans le groupe.

Son personnage est néanmoins irritant et tombe beaucoup trop facilement amoureux de celui de Dave Franco (le frère de l'autre), qui fait fondre les coeurs avec son sourire craquant qui venait visiblement en paquet de deux dans la famille.

Bon, le film n'est pas un désastre et semble animé par le noble but de nous divertir, mais tout ça suinte un peu la formule plaquée pour toucher un nouveau pactole.

Les vieux sages chinois gardiens des mystérieux secrets de la magie, l'oeil énigmatique, les manipulations de cartes tirées par les cheveux, les foules (trop) en transe comme des hipsters à un spectacle improvisé d'Arcade Fire au Marché des possibles et des revirements qui n'en finissent plus au point d'être risibles ; bref, autant de raisons de hurler « abracadabra ! » en espérant disparaître de la salle de cinéma.

Mais les magiciens ont plus d'un tour dans leur sac, c'est bien connu, et parions qu'ils sortiront un troisième film de leur chapeau.

Comme par magie.

Now You See Me 2 (V.F. : Insaisissable 2) **1/2. De Jon M. Chu. Avec Jesse Eisenberg, Mark Ruffalo, Woody Harrelson. 2 h 09.

PHOTO JAY MAIDMENT, FOURNIE PAR SUMMIT ENTERTAINMENT

Now You See Me 2