Hello, My Name Is Doris fait partie de ces films pour lesquels le talent d'une actrice parvient à transcender les failles d'un scénario plutôt convenu et prévisible.

Sally Field brille de mille feux en campant un personnage à la fois modeste et coloré, duquel elle extirpe une profonde humanité, malgré son aspect caricatural. Quelques journalistes américains évoquent déjà la possibilité d'une autre citation aux Oscars pour elle l'an prochain.

L'actrice prête ses traits à une modeste employée de bureau un peu excentrique, dont on saura très vite qu'elle a pratiquement consacré sa vie à soigner sa mère malade, qui s'est éteinte. Les sens de la sexagénaire ne font qu'un tour le jour où, dans un ascenseur bondé, elle se retrouve pratiquement collée sur John (Max Greenfield), un jeune homme très séduisant. Ce dernier entreprend le jour même un nouveau travail au sein de la même entreprise.

Le récit, développé à partir d'un court métrage de Laura Terruso (qui cosigne le scénario du film avec Michael Showalter), confronte constamment l'imagination de cette femme à la réalité dans laquelle elle vit. Doris entretient pourtant une vraie relation d'amitié avec son nouveau collègue. Qui s'entend fort bien avec cette femme mûre, qui semble faire fi des conventions. Et avec il partage les mêmes goûts musicaux.

L'enjeu du film réside dans l'intérêt que développe Doris envers ce jeune homme. 

D'innocente au départ, cette attirance pourrait facilement verser dans l'obsession malsaine. Mais qui a dit qu'elle ne pouvait être réciproque?

Après avoir assisté à un séminaire de «croissance personnelle» au cours duquel elle a bu les paroles d'un conférencier (Peter Gallagher), Doris prend son destin en main. Un destin dont John fait bien entendu partie.

Un procédé répétitif

Michael Showalter, qui n'avait pas réalisé de long métrage depuis The Baxter en 2005, utilise un procédé plutôt répétitif en orchestrant des scènes qui, parfois, relèvent de l'imagination de Doris. Or, il se trouve que le récit trouve vraiment son ancrage quand il se situe dans la réalité du personnage. La drôlerie de certaines scènes est indéniable, mais on peut quand même deviner la direction qu'empruntera l'histoire des kilomètres à l'avance.

Cela dit, le personnage qu'incarne Sally Field est foncièrement attachant. Face à elle, Max Greenfield, de la série New Girl, tire fort bien son épingle du jeu.

Notez que Hello, My Name Is Doris est à l'affiche en version originale anglaise seulement.

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Comédie sentimentale. Hello, My Name Is Doris. De Michael Showalter. Avec Sally Field, Max Greenfield, Tyne Daly. 1h35.

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PHOTO FOURNIE PAR ROADSIDE ATTRACTIONS