Marc Abraham s'est principalement illustré à titre de producteur grâce à des films comme Spy Game et Children of Men. Avant I Saw the Light, il n'avait signé qu'une seule réalisation, soit celle de Flash Genius, un long métrage qui, lors de sa sortie en 2008, n'a pas vraiment eu beaucoup d'écho.

À la lumière du drame biographique qu'il nous propose aujourd'hui, il serait étonnant que le sort d'I Saw the Light soit différent. Si la vie du mythique chanteur country Hank Williams, mort tragiquement le 1er janvier 1953 à l'âge de 29 ans, est de celles dont on fait les bonnes histoires au cinéma, l'approche étonnamment fade qu'emprunte le réalisateur vient vite à bout de notre résistance.

À une époque où des cinéastes rivalisent d'ingéniosité pour détourner le genre de sa forme classique (Todd Haynes avec I'm Not There; Bill Pohlad avec Love and Mercy), et au moment où l'on ne compte plus les biographies de musiciens au cinéma (Ray, Walk the Line, Born to Be Blue, Miles Ahead et tant d'autres), l'on ne peut espérer se démarquer en offrant une production peu ambitieuse, aux allures de téléfilm.

Platement mis en scène

Pendant deux longues heures, Abraham, qui a écrit lui-même son scénario en s'inspirant d'une biographie écrite par Colin Escott, met platement en scène l'histoire qu'il raconte, sans jamais remettre en question les balises fixées par le cadre d'une biographie classique. C'est un peu comme s'il assurait sa réalisation à distance en suivant simplement les notes inscrites dans le cahier des charges.

On ne vibrera jamais vraiment en suivant le parcours de ce jeune chanteur doué, dont la vie personnelle est vite perturbée par les ravages de l'alcool.

Sa vie conjugale est aussi rapidement mise à l'épreuve à cause de son besoin irrépressible d'aligner les conquêtes.

Fort heureusement, Tom Hiddleston (le perfide Loki de Thor) vient bien près de sauver la mise. La performance de l'acteur britannique est en effet bien supérieure à la qualité d'ensemble du film.

Mais à moins d'être un fervent admirateur d'un chanteur qui a donné à la chanson country quelques-uns de ses classiques (Lovesick BluesHonky Tonkin' et autres I'm So Lonesome I Could Cry), on voit mal comment ce drame biographique très ordinaire pourrait susciter l'intérêt. Franchement, Hank Williams méritait mieux.

Notez qu'I Saw the Light prend l'affiche au Québec en version originale anglaise seulement.

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DRAME BIOGRAPHIQUE. I Saw the Light. De Marc Abraham. Avec Tom Hiddleston, Elizabeth Olsen et David Krumholtz. 2h03.

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PHOTO FOURNIE PAR SONY PICTURES CLASSICS