Cesserait-on de confondre jeunesse et bêtise? Il semblerait bien que oui. Ainsi, Le Pont de Terabithia, produit par la maison Disney (Le monde de Narnia) s'adresse aux enfants, aux adultes et, plus que tout, à leur imagination et à leur sensibilité.

Jess Aarons (Josh Hutcherson), 11 ans, n'a pas la vie facile. Coincé entre deux grandes soeurs vivant pleinement leur adolescence, et deux petites soeurs, le jeune Jess fuit le terne quotidien familial dans ses dessins. Au grand dam de son père, un quincaillier sans le sou, qui le pousse à plus de réalisme.

Et ce n'est pas l'école qui embellit le quotidien de Jess. Entre des camarades décérébrés par une consommation excessive de télévision et de jeux vidéos, et des filles qui font régner la terreur, Jess choisit la solitude, et la rêverie. A une exception près: les cours de musique, donnés par une jeune et jolie professeur, Mademoiselle Edmonds (Zooey Deschanel).

À la rentrée débarque Leslie Burke (AnnaSophia Robb), une jeune fille fantasque, capable de rafler les meilleures notes en rédaction tout en remportant les courses de vitesse contre les garçons. Tout comme Jess, Leslie suscite les moqueries de ses camarades.

Plutôt que de raser les murs de l'école en attendant que tout cela passe, Leslie propose à Jess de mettre leurs fertiles imaginations en commun. Ils vont imaginer un royaume, où elle sera reine, et lui, le roi. Et où vivront d'étranges créature, les terabithiens. «Ferme les yeux, et garde l'esprit grand ouvert», dit Leslie.

De fait, Le Pont de Terabithia est une invitation au voyage, à l'imagination et à l'émotion. Le scénario, inspiré par le best-seller de Katerine Paterson, ne cède à aucune facilité. Dans Le Pont de Terabithia, il n'y a aucune formule magique pour surmonter les difficultés de la vie. Ni pour ses grands drames, ni pour ses petits. Juste un pont, qui existe en chacun de nous, petit ou grand, un monde dans lequel on peut s'évader, et rêver sa vie.

Le Pont de Terabithia impressionne également par le jeu convaincant de ses jeunes acteurs, AnnaSophia Robb, vue en petite peste dans Charlie et la chocolaterie, et Josh Hutcherson. Quant aux effets spéciaux, réalisés par les créateurs de la trilogie du Seigneur des Anneaux, ils surprennent par leur justesse et leur sobriété.

Le Pont de Terabithia trouve une façon très belle et très subtile d'allier onirisme et réalisme, le monde de l'enfance et des rêves éveillés et le monde résigné, étriqué, mais pourtant bien réel, de l'âge adulte. On est loin, très loin de l'indifférence ou de l'ennui dans ce film qui n'est décidément pas seulement réservé aux enfants.
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* * * 1/2

Le Pont de Terabithia, film fatastique de Gabor Gsupo. Avec Josh Hutcherson, AnnaSophia Robb, Zooey Deschanel, Robert Patrick, Bailee Madison, Katrina Cerio, Latham Gaines, Judy McIntosh.

Deux élèves marginalisés mettent leurs imaginations en commun et de s'inventent un monde, Terabithia.

Drame ou comédie, on ne reste pas insensible à ce film, admirablement réalisé et joué.