À la manière de ces longs métrages devenus des classiques de la période pascale, The Nativity Story (La Nativité, en version française) est le genre de film qui trouvera annuellement sa place à la télévision dans les jours précédents Noël. Après tout, il appuie sagement tout ce que l'on sait des événements qui auraient entouré la naissance de Jésus, extrapole mais sans remettre en question. Se fait peut-on dire platement? historique et didactique.

Pas pour rien si l'oeuvre a été présentée en première mondiale au Vatican. Pas un poil ne dépasse. Bref, impossible, pour qui a vu les réalisations précédentes de Catherine Hardwicke ( Thirteen, Lords of Dogtown ), de ne pas s'étonner du caractère convenu de ce troisième film. Enfin! Le projet, tel que voulu par ses initiateurs, ne se prêtait visiblement pas au mordant et à la subversion. Elle l'a accepté.

Le film s'ouvre sur la Judée oppressée par Hérode (Ciaran Hinds, ridicule en caricature de tyran... alors qu'il est époustouflant dans la peau de Jules César dans la série Rome), y va de levées d'impôts en attaques de villages, et multiplie les crises de paranoïa au sujet de la prophétie concernant l'arrivée d'un Messie.

Pendant ce temps à Nazareth, Marie (Keisha Castle-Hughes, si nuancée dans Whale Rider mais qui traverse ce film-ci avec les sourcils froncés dans une savante expression où se mêlent inquiétude et détermination) est promise à Joseph (Oscar Isaac, un peu plus expressif que sa «compagne»). L'archange Gabriel apparaît alors à l'adolescente, lui annonce qu'elle portera le fils de Dieu.

Dur de faire croire cela à l'époux et à la famille sauf à la cousine Élisabeth (Shohreh Aghdashloo, très-trop empathique), elle, enceinte de Jean-Baptiste. C'est le segment intéressant du film.

Le couple prend ensuite la route de Bethléem, pour le recensement exigé par Hérode. Un périple de 160km. Il subit des épreuves le froid, la faim... et même l'attaque vicieuse d'un serpent (ô message!). Arrive au village. Atterrit dans l'étable où Marie accouche.

Cela, raconté de la plus classique des manières, accompagné de la musique de circonstance, et se déroulant dans des décors et des paysages magnifiques de réalisme. Dans cette leçon d'histoire, très appliquée, les seules tentatives d'originalité sont plutôt ratées : les rois mages agissent comme comic relief; et les comédiens, venus des quatre coins du monde, ne sont pas tous à l'aise avec l'accent qui a été inventé pour «moyen-orientiser» leur anglais. Pas donné à tout le monde de... parler en langues!

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* * 1/2

THE NATIVITY STORY(V.F.: LA NATIVITÉ) Drame biblique de Catherine Hardwicke. Avec Keisha Castle-Hugues, Oscar Isaac, Shohreh Aghdashloo.

Promise à Joseph, Marie apprend qu'elle va porter le fils de Dieu. C'est donc enceinte qu'avec son mari, elle parcourt les 160km qui séparent Nazareth de Bethléem, où elle accouchera dans l'étable que l'on sait.

La première mondiale du film a eu lieu au Vatican. Ça donne une idée du ton, de la forme, du contenu. Amen?