Ruddy était bien parti pour profiter du départ en vacances de la famille qui l'abrite, dans le quartier cossu de Londres, Kensington. Tours en décapotable avec des Barbie, soirée DVD, parties de volleyball de plage: l'équilibre jet set de cette souris solitaire est mise à mal quand débarque en direct des égouts Sid.
Le squatter, sale et malpoli, compte bien s'incruster chez Ruddy. C'en est trop pour ce rongeur des beaux quartiers. Il essaie de chasser l'intrus par un aller simple dans la cuvette des toilettes, mais c'est lui qui se retrouve finalement à surfer sur les eaux sales de la capitale britannique et à boire le bouillon.
Quand il reprend ses esprits, Ruddy n'en croit pas ses yeux. Tout un Londres de souris s'est créé sous terre. Il y a des touristes américains, des bobbies, des prêcheurs fous, mais aussi une navigatrice haute en couleur, Rita.
Ruddy va vers la jeune fille, un peu souriceau manqué, pour lui demander de l'aide. Il n'est pas le seul à lui courir après puisque la milice de The Toad, grenouille royalisto-mafieuse, se lance aux trousses de la navigatrice. Débute alors une course poursuite dans les égouts de Londres.
Souris City puise dans les ingrédients qui ont fait le succès de la formule Shrek: des héros pas toujours très beaux, qui portent le verbe haut, pètent en toute décontraction et n'hésitent pas à se glisser des bons mots. Ce qui est loin d'être un hasard quand on sait que l'un des dialoguistes et l'un des réalisateurs avaient déjà travaillé sur Chicken Run et Wallace et Groomit.
Autant le dire tout de suite: Souris City n'atteint pas la puissance de feu des Shrek, volume un et deux. Toutefois, hors comparaison avec leur irrésistible prédécesseur, les aventures des souris sont plutôt bien menées.
Parodie de films, personnages politiques (le prince Charles, notamment), choeurs d'insectes reprenant les tubes de la pop américaine, Souris City, sans faire de mal à personne, déconne gentiment et efficacement. Pas de prouesses techniques ce qui concerne les images ou les dialogues, mais le minimum d'efficacité est requis pour faire de ces aventures un agréable moment.
Souris City est assez bien fait pour plaire aux enfants et assez mordant pour plaire aux plus grands. Aucune raison pour bouder notre plaisir, sauf en cas de réticence profonde à l'humour anglais, qui marque profondément le film.
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FLUSHED AWAY (V.F.: SOURIS CITY). Film d'animation de David Bowers, Sam Fell. 86 minutes.
Ruddy aurait pu couler des jours heureux dans sa maison de Kensington s'il n'avait pas été précipité dans les toilettes.
Sans atteindre la puissante déconnade de Shrek ou la qualité de Wallace et Groomit, un film d'animation drôle et mordant.