L'année du cochon ne commencera officiellement que le 17 février mais pour bien des jeunes amateurs de cinéma, elle s'est ouverte hier avec l'arrivée de Charlotte's Web (Le petit monde de Charlotte en version française) sur les écrans. Qu'on se le tienne pour dit, le rôti de porc et les saucisses ont bien des chances de rester dans les assiettes des petits au cours des mois qui viennent. Enfin, ça leur aura peut-être passé pour Pâques. Et puis, ne comptez pas sur eux pour écraser l'araignée qui squatte le coin de la cheminée au chalet ils vont la protéger comme un dragon son trésor.

Bref, sans avoir la force du Babe de Dick King-Smith porté à l'écran par Chris Noonan, cette adaptation du livre de E.B. White (publié à l'école des loisirs sous le titre plus approprié de La toile de Charlotte) est fort réussie. Comme le roman, elle véhicule, pas de manière gnangnan, des valeurs de loyauté, d'intégrité et d'amitié. Et est riche en humanité... bien qu'essentiellement portée par des animaux. À quelques exceptions près. L'étonnante Dakota Fanning est de celles-là.

L'actrice de 12 ans - qui fait penser à une jeune Jodie Foster - incarne ici la petite Fern, grande amie des bêtes. La truie de la ferme vient de mettre bas. Douze porcelets... alors qu'elle n'a que 11 mamelles. L'un d'entre eux passe à un cheveux de périr sous la hache du père de Fern. Mais l'enfant s'interpose. Sauve l'animal. Le baptise Wilbur. Il grandit et grossit dans la grange voisine. En compagnie d'un cheval, de vaches, de moutons, d'un rat. Des vrais, que la magie de l'animation permet de faire parler.

Semblable magie a donné naissance à Charlotte l'araignée. Preuve par huit (pattes) que l'on a souvent besoin d'un plus petit que soi. Tissant des toiles «miraculeuses» qui en mettront plein la vue aux habitants du village et aux animaux de la grange qui, à l'exception de Wilbur, ne l'apprécient pas plus qu'il ne faut, elle parviendra en effet à éviter que le cochonnet ne se retrouve à la table de Noël sous forme de jambon.

Mais la vie est la vie, et celle des araignées est plus courte que celles de cochons. Il y a donc une inévitable séparation à la fin de Charlotte's Web. De même qu'une bonne dose de sourires parmi les reniflements - tels que vus et entendus lors de la projection en avant-première. Parce que sans perdre en gravité, Charlotte's Web vibre d'humour (surtout grâce au rat Templeton, en particulier quand il se déplace dans son stupéfiant trou... à rat), flirte tout doucement avec l'amour. Et file avec harmonie le fil de l'amitié.

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* * * 1/2

Charlotte's Web (V.F.: Le petit monde de Charlotte) Film familial de Gary Winick.

Le cochon Wilbur découvre avec horreur qu'il sera transformé en saucissons et en jambons à Noël. Heureusement, son amie, l'ingénieuse araignée Charlotte, trouvera le moyen de le sauver.

Une fable sensible sur l'amitié et sur la loyauté. Une très bonne adaptation du roman de E.B. White, portée par des acteurs convaincants cochons, oies, moutons et rat inclus.