Boule de poils n'en fait qu'à ses pieds. Plutôt que de suivre les moeurs ancestrales des pingouins qui chantent pour se réchauffer, l'adolescent impétueux fait valoir sa différence par des vocalises rappelant Assurancetourix et en faisant des claquettes.

Boule de poils s'attire les rires moqueurs de ses camarades, le désespoir de son père, et les foudres des vieux chefs conservateurs. Quand le poisson vient à manquer, le Billy Elliot de la banquise se fait bannir.

Heureusement, le pingouin a de la ressource. D'abord, une solide bande de potes latinos, petits, poilus, chantants et dansants, trouvés juste derrière la banquise. Un gourou doté d'un collier magique, nommé Lovelace, ensuite. Et une amoureuse, Gloria, qui ne rêve que de pousser la chansonnette avec lui.

Pour faire revenir le poisson, réintégrer son groupe et retrouver la belle Gloria, Boule de poils décide de lever les voiles vers des terres inconnues, peuplées de mystérieux êtres sans poils ni nageoires qui transforment les plus puissantes des baleines en charpie.

Les fées du marketing se sont apparemment penchées sur le berceau du pingouin d'Happy Feet. Avec une bande originale compilant les incontournables chansons d'amour des films américains à des rythmes plus latino, plus hip hop, bref, plus jeunes, le film n'a pas eu de mal à se placer numéro un au box-office américain la semaine dernière.

Question histoire, c'est en revanche une autre paire de manches. À l'exception de quelques répliques mordantes provenant de la bande de potes de Boule de poils, le film se remarque par une construction inégale. Comme si ses concepteurs, hésitant entre un remake de Shre et un bon vieux Disney, avaient finalement opté pour une comédie musicale.

L'histoire part un peu dans tous les sens. Après un début bien rythmé déclenchant quelques fous rires, on s'enfonce dans une comédie musicale mauvais genre, pour finir dans une guimauve cheap et décevante.

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HAPPY FEET (V.F.: LES PETITS PIEDS DU BONHEUR)

Film d'animation de George Miller.

Rien ne va plus chez les pingouins. Non seulement le poisson se fait rare, mais l'un des leurs, Boule de poils, délaisse le chant pour faire de la danse.

La marche de l'empereur rencontre Broadway et Hollywood sur la banquise.