Quel lien existe-t-il entre le célèbre réalisateur Stanley Kubrick et l’illustre inconnu Alan Conway? Ce lien, c’est John Malkovich, qui-joue-Conway-qui-joue-Kubrick, dans la comédie folle de Brian Cook, Color Me Kubrick.

Le metteur en scène de 2001, l’odyssée de l’espace a probablement entendu parler de cet escroc qui usurpait son indentité, qui se faisait son cinéma pour avoir des spectateurs, lui aussi.

Si Kubrick ne s’était pas autant caché, devenant un homme sans visage et, en quelque sorte, un illustre inconnu, Conway n’aurait pas pu se faire passer pour lui.

Et comme pour punir l’homme invisible qu’était Kubrick, Alan en fait un personnage voyant et grotesque, qui s’affiche sans vergogne auprès de pauvres dupes qui ne rêvent que de gloire, eux aussi.

Tout le monde est victime de ses rêves de grandeur, dans cette histoire kitsch. Pour tout dire, Conway et Kubrick étaient deux excentriques!

Color Me Kubrick est une Cage aux folles où Malkovich prend un plaisir masochiste à se déguiser en tantouze et à se laisser filmer dans les postures les plus ridicules. Il le fait d’ailleurs avec un sérieux ostentatoire!

Un autre défi casse-gueule relevé par cet acteur inclassable.

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Comédie. Color Me Kubrick de Brian Cokk, avec John Malkovich.

Extras

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Le tournage et les entrevues viennent confirmer le professionnalisme de Malkovich, toujours en représentation, même en coulisse. Sur le véritable Conway, il ne valait pas la peine d’en dire davantage sur cet absent de sa propre vie.