La sortie de Midnight Express, il y a 30 ans, avait soulevé une controverse en Europe. Le portrait négatif et sans nuance qu’on y fait de la société turque, montrée comme foncièrement corrompue et grossière, avait conduit des foules d’immigrés à manifester leur colère.

J’avoue que cette œuvre brutale a marqué mon adolescence. La visionner cette semaine a suscité en moi la même terreur et la même indignation. Impossible d’oublier que le film d’Alan Parker (Evita, Mississippi Burning) est inspiré d’un cas vécu, celui de Billy Hayes, un jeune touriste états-unien arrêté en Turquie en 1970 pour possession de haschisch et condamné à 30 ans de prison. Ce rôle fut le plus remarquable de la trop brève carrière de Brad Davis. Le sida, qu’il a contracté peu de temps après le tournage, a emporté le comédien en 1991.

La musique de Giorgio Moroder (Flashdance, American Gigolo) avait été récompensée par un Oscar. Curieusement, s’il est un élément qui a mal vieilli dans ce film, c’est bien cette bande sonore à base de synthétiseurs, sucrée et peu subtile. L’Académie avait également remis une statuette à l’auteur du scénario, un jeune inconnu nommé Oliver Stone. Dans ce cas, surtout connaissant la suite, on ne peut que reconnaître le discerne ment dont fit alors preuve le jury.

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L’Express de minuit (v.f. de Midnight Express)

Fait vécu d’Alan Parker, avec Brad Davis, John Hurt et Randy Quaid

EXTRAS **
Les entrevues avec le réalisateur et les producteurs permettent d’apprendre une foule de détails, notamment que Richard Gere et Dennis Quaid avaient également été approchés pour le premier rôle.