Comme si les menaces écologiques amenaient l’homme à prendre conscience de la fragilité de la nature, les films animaliers gagnent en popularité depuis quelques années. La rivière aux castors, de Philippe Calderon, témoigne de cet engouement, dans la foulée du Peuple migrateur et de La marche de l’empereur.

Le cinéaste français, auteur de plusieurs films scientifiques, est venu à Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean, pour tourner cette production qui s’adresse d’abord aux enfants (que le film prenne l’affiche pour la relâche scolaire n’est pas une coïncidence), mais aussi aux adultes qui ont conservé leur curiosité et leur sens de l’émerveillement.

Les chances de pouvoir observer les castors dans leur habitat naturel sont rares. La rivière aux castors nous en donne l’occasion, à travers le récit tragico-comique de Mèche blanche — surnommé ainsi en raison de la coloration des poils du dessus de sa tête. La petite bête, plutôt craintive, sera emportée loin de sa mère et de sa sœur, après la rupture d’une digue.

Mèche blanche devra affronter les périls de la forêt afin de retrouver sa famille. Heureusement, il pourra compter sur l’aide inespérée d’un castor d’expérience, le narrateur de l’histoire, auquel Benoît Brière prête sa voix.

Quiconque s’intéresse à la faune prendra plaisir à suivre les péripéties de Mèche blanche. Ce conte animalier s’apparente à la quête d’un enfant pour acquérir autonomie et indépendance. Pour cela, il y a des dangers à affronter. Pour Mèche blanche, ce sont les loups féroces, les mêmes qui ont dévoré son père, et aussi les loutres, plus dangereuses qu’on peut le croire malgré leur air taquin.

La caméra suit Mèche blanche, à hauteur de... castor, dans ses aventures en forêt. Sa route croisera celle d’autres animaux de la forêt boréale : grand-duc, porc-épic, lynx, moufette, orignal, ours noir... Mignon.

La rivière aux castors permet de lever le voile sur un animal qui, même s’il est le symbole canadien depuis toujours, reste méconnu. Il faut observer cet «ingénieur de la forêt» construire inlassablement ses barrages. Un talent qui commande respect et admiration.