Alabama, 1950. C’était avant la révolte des Noirs. Tout semblait figé sous le soleil des champs de coton. Mais le vent était en train de tourner...

 

Au Honeydripper, le bar de Tyrone Purvis (Danny Glover), le blues noir battait de l’aile. La chanteuse maison (Mable John) allait bientôt mourir de vieillesse. Dans un coin, le juke-box attendait Elvis... Rien n’allait plus au Honeydripper, où personne ne venait... Acculé à la vente, Purvis tente un dernier coup en faisant venir Guitar Sam, une vedette de la radio. Il fait du swing, presque du rock.

 

En attendant Sam, ou Godot, les ennuis s’accumulent pour Tyrone, sa femme Delilah (Lisa Gay Hamilton) et leur fille China Doll (YaYa DaCosta)... Le temps s’étire et se répète comme un work song... Dans les champs, les cueilleurs travaillent à la pointe du fusil... En ville, les Noirs cèdent docilement le passage aux Blancs... L’Amérique sommeille. Le réveil risque d’être brutal. Mais cela, on l’ignore encore... Arrive un incognito avec sa guitare. Est-ce le Messie?...

 

Le film est lent, magnifiquement lent. Jamais long. Il nous laisse le temps de humer l’air, de sentir d’où vient le vent, de saisir l’humeur des Noirs, en ce mitan d’un siècle chaud. Sans cris, sans discours, sans esclandres, le message passe. Et l’on comprend intimement ce qu’ont vécu ces gens...

 

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Honeydripper
Drame social de John Sayles

Avec Danny Glover et Lisa Gay Hamilton

 

EXTRAS * Rien que des bandes-annonces.