Quatre copines. Du magasinage et du papotage, surtout sur les hommes, ça sonne une cloche? Sex and the City, bien sûr, mais ajoutez maintenant The Women, qui marche (en talons aiguil¬les) sur les traces de la série télé culte.

Toute ressemblance avec des personnages existants est pure coïncidence, dans la mesure où la comédie de Diane English est inspirée de la vieille pièce de Clare Booth Luce, qui a elle-même servi au film de George Cukor, en 1939. C’est ce qu’on appelle faire du neuf avec du vieux. Mais pas nécessairement du meilleur.

Près de 70 ans plus tard, évidemment la trame sociale a changé. La situation des femmes aussi. N’empêche, le scénario de The Women souffre de passéisme, dans sa façon de montrer des fem¬mes en apparence émancipées, mais qui demeurent esclaves de la tyrannie des apparences.

Après Carrie, Samantha, Charlotte et Miranda, place à Mary (Meg Ryan), Sylvia (Annette Bening), Edie (Debra Messing) et Alex (Jada Pinkett Smith), quatre femmes toujours bien mises et qui nourrissent depuis des années une amitié indéfectible.

Lorsque Sylvia apprendra d’une esthéticienne à la langue bien pendue que le mari de Mary a une liaison avec une employée (Eva Mendes) du rayon parfumerie d’un grand magasin, la nouvelle aura l’effet d’une bombe thermonucléaire dans le petit cercle d’amies.

L’expérimentée Sylvia poussera la femme cocufiée, mère d’une pré-ado, à vouloir prendre sa revanche, option qu’elle rejettera pour profiter plutôt de cette crise pour apprendre à voler de ses propres ailes et lancer sa propre ligne de vêtements. Encore des fringues et du magasinage, on n’en sort pas…

Chapeau à Diane English d’avoir voulu diversifier les orientations matrimonia¬les et sexuelles des quatre copines — Edie, déjà mère de deux filles, est enceinte d’un troisième, et Alex préfère la compagnie des femmes au lit —, mais le récit tourne uniquement autour d’un seul enjeu : que fera la pauvre Mary? English se contente de boucher les trous avec une série d’anecdotes inintéressantes sur les hauts et les bas de l’amitié féminine.

The Women est fidèle jusqu’au bout des ongles (manucurés) à son titre. Que des femmes, uniquement des femmes, partout, tout le temps. Même les figurants qui marchent dans la rue sont des figurantes. Seule la toute dernière scène du film sauve l’honneur des mâles. Et quels mâles!

S’il existe des films de gars, The Women démontre que les films de filles existent aussi. Et qu’ils peuvent parfois être aussi rasants.