Deux rêvent d’y entrer. Dix sont sur le point d’en sortir. Et le dernier n’y est plus depuis un an. Dans J’me voyais déjà, le cinéaste Bachir Bensaddek se place comme observateur d’une fourmilière pas comme les autres : le Conservatoire d’art dramatique de Montréal.

Les Véronique, Anne-Élisabeth, Nicolas, Vincent, Marie-Michèle, Mathieu et autres aspirants acteurs de J’me voyais déjà ont 20 ans. Ils sont beaux, talentueux, fougueux. Ils croient en leurs rêves. Ils mangent des claques, vivent des déceptions, triment dur pour faire leur place, se comparent à leurs amis, se serrent dans les bras l’un de l’autre.

Bachir Bensaddek a braqué sa caméra sur des étudiants en théâtre, mais il aurait tout aussi bien pu filmer des futurs médecins, anthropologues ou musiciens de concert. Son documentaire transmet surtout l’exubérance, la fébrilité, l’anticipation d’un âge où tout est à conquérir. Il montre ces jeunes dans leurs apparts d’étudiants, avec leurs parents qui s’inquiètent de leur future sécurité, avant les auditions, pendant les répétitions…

Son film est réussi, parce qu’on a envie de connaître la suite, de savoir qui percera, qui prendra une autre voie, qui abandonnera.

À l’affiche du Cinéma ONF jusqu’au 16 octobre.