Eldorado a beau être une comédie, dramatique par moments, cela n'en fait pas un film drôle pour autant. On devrait plutôt parler d'un drôle de film.
Ce road-movie belge, réalisé par Bouli Lanners, construit son récit autour d'une étrange amitié spontanée entre un dénommé Yvan, un vendeur de voitures d'occasion (Lanners), et Élie, un jeune toxicomane (Fabrice Adde) qu'il a surpris un beau soir caché sous son lit, après un vol raté. D'abord par pitié (mais surtout en raison d'un souvenir douloureux dévoilé à mi-chemin du récit), le bourru Yvan décidera de faire monter Élie dans sa vieille Chevrolet, pour le conduire jusqu'à la frontière française, où habitent ses parents.
Sur sa route, le duo croisera plusieurs personnages bizarroïdes. Parmi eux, un propriétaire illuminé d'autos de collection, toutes endommagées par des piétons qu'il heurte volontairement, et un nudiste ayant pour nom Alain Delon...
Eldorado a bien du mal à trouver le ton juste, entre drame et burlesque. Jamais totalement dramatique, rarement drôle, l'histoire de ces deux êtres à la dérive, unis par la malchance et un mal de vivre, se contente d'aligner les mises en situation déjantées, rythmées ici par une chanson de Norah Jones, là, par une toune instrumentale rappelant Pulp Fiction.
Au final, plusieurs questions restent en suspens, dont celle-ci, existentielle : existe-t-il des gens «normaux» dans la campagne belge?
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Eldorado
Comédie dramatique de Bouli Lanners
Avec Bouli Lanners, Fabrice Adde, Philippe Nahon, Didier Toupy, Françoise Chichéry et
On aime : une certaine communion d'esprit entre les deux protagonistes, les images du «plat pays» de Brel
On n'aime pas : un scénario qui a du mal à prendre son envol, les personnages trop étranges, l'épisode du chien agonisant