Le devoir de mémoire cinématographique à l'égard d'un monument comme Frédéric Chopin commande une oeuvre aussi puissante que le personnage. L'émouvante biographie de Mozart, Amadeus, de Milos Forman, est un bel exemple. Pour notre plus grand malheur, Chopin et Sand, de Jerzy Antczak, est tout le contraire.

Antczak n'a pas choisi d'embrasser toute la carrière du célèbre compositeur polonais, mais plutôt de se limiter à sa relation mouvementée avec l'écrivaine George Sand. Compte tenu du peu de talent et d'inspiration dont il fait preuve, c'était bien suffisant.

Au gré d'un scénario digne d'un mauvais téléfilm, Chopin et Sand fait se rencontrer ces deux artistes d'exception qui se vouaient une admiration mutuelle. Entre le Paris mondain du milieu du XIXe siècle jusqu'à la résidence de campagne de Sand, à Nohant, en passant par un séjour sur l'île de Majorque, la vie du couple (Piotr Adamczyk et Danuta Stenka) ne sera pas de tout repos. La tuberculose de Chopin n'aidera pas à l'affaire, pas plus que la présence dans le décor du fils et de la fille de l'écrivaine.

Tout (ou presque) cloche dans le film d'Antczak. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la fée de l'originalité ne s'est pas penchée sur son berceau. Son scénario est incapable d'aller plus loin que l'anecdote, au point où l'oeuvre de Chopin reste dans l'ombre. Qui plus est, le scénario est mal fabriqué, les dialogues d'une banalité sidérante et le montage bâclé.

Et on ne parle pas des personnages, inconsistants, mal dirigés, aussi convaincants que des mannequins de cire, la palme de la médiocrité revenant au fils de George Sand (Adam Woronowicz), toujours caché derrière une porte ou un arbre, avec son air ahuri et agaçant de garçon-à-sa-maman.

Pénible et inintéressant.

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Genre : drame biographique

Réalisateur : Jerzy Antczak

Acteurs : Piotr Adamczyk, Danuta Stenka, Adam Woronowicz et Bozena Stachura

Salle : Cartier (version originale polonaise avec sous-titres français)

Classement : général

Durée : 2h18

On aime : ?

On n'aime pas : le scénario sans gouvernail, les personnages de carton-pâte, le montage exécrable, les dialogues sans profondeur