Qu'on ne s'y trompe pas. Malgré le titre qui coiffe ce film, cette «affaire de famille» n'a strictement rien du drame psychologique familial traditionnel.

Il s'agit plutôt d'une comédie policière qui flirte parfois avec l'exercice de style. Claus Drexel, qui signe ici son premier long métrage, s'est inspiré du célèbre Rashomon de Kurosawa pour raconter une même histoire selon plusieurs points de vue différents.

La vie des Guignebont, apparemment sans histoires, se retrouve ainsi chamboulée à la sortie d'un match de football, la maison familiale étant située tout juste à côté du stade de Grenoble.

Une remise incendiée, un important magot caché dans un sac (résultat d'un braquage ayant eu lieu pendant le match), et des protagonistes qui, peut-être, n'affichent pas exactement ce qu'ils sont, tels sont les ingrédients avec lesquels les artisans composent leur menu.

Le récit demeure pour le moins anecdotique, mais la présence d'André Dussollier et de Miou-Miou, tous deux excellents, entraîne le film en des zones plus originales. Éric Caravaca (Son frère) offre par ailleurs une composition étonnante dans le rôle d'un policier prévenant.

Drexel aurait certainement pu explorer d'autres pistes et donner au récit une dimension plus grave. Il se contente ici de concocter un divertissement somme toute inoffensif, qui ne laissera pas de souvenir impérissable.

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AFFAIRE DE FAMILLE. De Claus Drexel. Avec André Dussollier, Miou-Miou, Éric Caravaca. Axia Films (Alliance Vivafilm).