Premier long métrage présenté lors du Festival de Berlin, Distance se distingue par une certaine poésie du réel, sa beauté dans l'horreur.

Daniel Bauer (troublant Ken Dunken) est un asocial typique: silencieux, étrangement méticuleux et indéniablement renfermé, il cède peu à peu à ses pulsions assassines. 

Thomas Sieben montre, de façon crue, comment Daniel devient un chasseur urbain ou émule allemand d'un sniper fou. Seules respirations dans cette spirale de violence, la relation naissante entre Daniel et Jana (Franziska Weisz).

Là où Gus Van Sant et Denis Villeneuve misaient sur une esthétique onirique, Thomas Sieben se contente d'un dépouillement très réaliste pour les scènes où Daniel est seul. 

La photographie de René Dame donne aux scènes amoureuses de Daniel et Jana un caractère idyllique, tranchant franchement avec le ton froid adopté par le film.

Dépassant la simple mise en scène du tueur fou, Thomas Sieben crée des personnages complexes, et humains après tout. Déstabilisant.

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Présenté aujourd'hui au Quartier latin, à 14 h 50; le 30 août à 10 h et à 21 h 40; le 31 août à 19 h 20.