Alice aime Daniel. Daniel aime Alice. Ils font l'amour. Ils apprennent à se connaître et... à se détester. Alice quitte Daniel. Daniel pose un lapin à Alice.

Raconté ainsi, ce court long métrage britannique paraît d'une simplicité désarmante. Mais il s'agit d'un leurre.

Surprenant, A + D l'est sur plusieurs plans. D'abord, sa sélection dans un festival grand public étonne; ensuite, son traitement non conventionnel séduit, utilisant un style documentaire de cinéma direct, différentes caméras numériques, mêlant aussi présent et futur, intimité et vie publique; puis, certains passages, très crus, saisissent.

Le talent de la réalisatrice Amber Sealy, qui joue également le rôle principal féminin, impressionne.

Son collègue Anton Saunders, plus cabotin, réussit plus difficilement à tirer son épingle du jeu puisque les contours de son personnage sont malheureusement moins bien définis.

Mais le tout se laisse regarder avec plaisir. Le regard de la cinéaste sur la vie de couple est empreint de justesse et de lucidité, celle qui fait détourner le regard, parfois, tellement on croirait s'y reconnaître. Tendresse et désillusion.