Génial producteur et réalisateur de musique, Phil Spector a amorcé une longue descente aux enfers qui a culminé avec le meurtre de Lana Clarkson en 2003 pour lequel il a écopé d’une peine de 19 ans de prison au terme de deux procès pour meurtre (le premier ayant avorté).

Dans le documentaire The Agony and the Ecstasy of Phil Spector, le réalisateur Vikram Jayanti a juxtaposé les éléments les plus glorieux de la carrière de Spector – et l’analyse que celui-ci fait de ses coups les plus fumants – à son premier procès où l’homme n’est plus que l’ombre de lui-même. 

Si la démarche est intéressante, le résultat est navrant. Jayanti livre un produit bancal, surchargé de toutes sortes d’éléments mal assemblés. Comme ces références écrites en bas d’écran qui apparaissent et disparaissent trop vite, alors que le personnage parle. 

L’essentiel de ce film de 102 minutes se déroule en deux temps: Spector en entrevue – les questions sont d’une complaisance... – durant son premier procès, et, de longs extraits du procès où la caméra est pratiquement toujours braquée sur l’accusé. 

Après 25 allers-retours, on n’en peut plus. Deux éléments sauvent le film: les extraits de grands succès d’artistes avec qui il a travaillé (The Ronettes, The Crystals, The Beatles) et surtout, l’utilisation de nombreuses chansons produites par Spector dont les paroles deviennent ici comme des poignards se retournant contre leur auteur. 

Pour le reste, on préfère oublier. Dommage, car il s’agissait de la première longue entrevue de Spector à la caméra. On sort de ce documentaire avec la nostalgie des reportages du regretté Dominick Dunne publiés dans le Vanity Fair pendant le procès.