Cette charge contre les multinationales de l’alimentation, doublée d’un plaidoyer en faveur de l’agriculture biologique, marque une rupture dans la filmographie de la cinéaste des succès populaires Trois hommes et un couffin et La crise, qui avait fait ses débuts dans le documentaire militant au milieu des années 70.

Seule, armée d’une caméra, Coline Serreau a consacré trois ans de sa vie à ce documentaire qui fait état d’initiatives d’agriculture alternative en Inde, au Maroc, en Ukraine, au Brésil comme en France. 

Filmé à la va-comme-je-te-pousse, son film donne la parole à de nombreux intervenants, scientifiques, agriculteurs qui ont choisi de faire les choses différemment. 

Par sa dénonciation de la destruction de la biodiversité,Solutions locales pour un désordre global fait inévitablement penser au documentaire américain Food Inc. On peut d’ailleurs lui reprocher une même tendance au manichéisme. Coline Serreau n’a pas cru opportun d’offrir de contrepoids à sa thèse... et ne s’en excuse pas le moindrement. 

Le film se termine, malgré tout, sur une note optimiste, avec cette idée que le consommateur a un réel pouvoir, celui de refuser ce qu’on lui offre. Espérons que la cinéaste a raison.

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SOLUTIONS LOCALES POUR UN DÉSORDRE GLOBAL. Documentaire de Coline Serreau. 1 h 53.